Bamako - Le chef adjoint de la région militaire de Gao (nord du Mali) et un frère d’armes ont été tués mercredi dans une "attaque terroriste", marquée par l’explosion d’une mine au passage de son convoi suivie d’une embuscade, a appris l’AFP de sources militaires.
L’attaque s’est produite sur l’axe Gossi-Hombori, au sud-ouest de Gao, chef-lieu de région et plus grande ville du Nord malien, ont indiqué deux sources militaires jointes par téléphone depuis Bamako.
"Le colonel Salif Baba Daou, chef adjoint de la région militaire de Gao, ainsi qu’un soldat malien ont été tués mercredi à une cinquantaine de kilomètres au sud de Gao lors d’une attaque terroriste", a expliqué l’une d’elles.
"Le véhicule du colonel a sauté sur une mine et est tombé immédiatement après dans une embuscade", a-t-elle ajouté.
Ces informations ont été confirmées par une autre source militaire malienne, selon laquelle "les terroristes étaient sûrement au courant du passage du convoi" du colonel Daou. Les assaillants ont également ouvert le feu sur lui, a précisé la même source.
Une source militaire étrangère a confirmé à l’AFP l’attaque et les deux morts, et fait état "d’un autre militaire malien blessé". Selon elle, le blessé et les corps de deux soldats ont été ramenés à Gao par un hélicoptère de la force française Barkhane traquant les jihadistes dans le Sahel.
Aucune de ces sources n’a dans l’immédiat nommément identifié aucun des groupes jihadistes actifs au Mali comme auteur ou commanditaire de cette attaque, perpétrée au lendemain d’un assaut qui a visé un camp de l’armée malienne à Bamba (une centaine de km au nord-ouest de Gao) et fait un soldat malien et un assaillant tués, selon une source militaire.
Une source de sécurité malienne a évoqué mercredi à l’AFP "un chef terroriste du nom de Mohamed El Mansour", un Touareg qui "commet des atrocités dans la zone de Gossi-Gao". "C’est probablement son groupe qui a commis" l’attaque de mercredi, a-t-elle estimé.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.
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