A quelques semaines de la marche ajournée de l’opposition malienne, un journal sénégalais, comme s’il manquait de la matière sur laquelle écrire au Sénégal, a réchauffé un article incendiaire et diffamatoire, accusant le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, d’avoir voulu faire transiter un montant pharaonique de 27 milliards sur son compte personnel, n’eut été la vigilance d’une agence française.
L’effet escompté, distraire les maliens de leurs préoccupations essentielles, est sur le point d’être obtenu, si nous ne prenons garde, car la presse et les milieux civil-politique s’en sont emparés. Il est de notre devoir de demander aux maliens de revenir à nos réalités, qui ont pour noms: Insécurité, panier de la ménagère chaleur, coupure intempestives d’eau et d’électricité et bien de sujets que l’opposition se prépare à dénoncer le 21 mai… La diversion ne doit pas passer.
Les journaux de la place, qui se seraient gênés de pondre une telle aberration, ont profité de l’occasion pour relayer l’information, les réseaux sociaux, les analystes politiques, bref, tous ceux qui s’intéressent à la vie socio-économique du Mali en ont fait leurs choux gras, mais le plus remarquable fut la réaction instantanée du parti majoritaire, le RPM qui comme pour enfoncer le clou, s’est fendu d’un communiqué dont la teneur prouve à suffisance l’amateurisme et l’acharnement.
L’honorable Soumaïla qu’on attendait sur un terrain juridique pour se dédouaner, a préféré un droit de réponse, dont la pertinence doit normalement répondre aux préoccupations formulées par le communiqué du RPM. Il est complété par des avis d’experts des finances, notamment de la BCEAO Mali, qui permettent de clore ce dossier mal monté, cousu par des mains invisibles.
Réponse du berger à la bergère, le BEN de l’URD, vient de publier une réponse assassine à l’encontre du RPM et de son secrétaire général, Bocary Tréta, qui avait auparavant brillée par son mutisme lors de précédents scandales qui avaient émaillé les activités du gouvernement et principalement celles du département dont il avait la charge.
Cette vieille recette qui consiste à jeter au peuple de quoi l’occuper, tromper sa vigilance et lui faire oublier ses vraies préoccupations ne passera pas. Elle a toujours été utilisée par les régimes pour masquer leur incompétence. Les maliens ont besoin de voir leurs problèmes résolus, mieux vaut s’y atteler pendant qu’il est encore temps, au lieu passer par des subterfuges.
L’opposition malienne rappellera le 21 mai prochain, conformément à sa vocation, au gouvernement ses tares et les actions à mener pour un mieux-être des maliens. Il rappellera les difficultés de l’application de l’accord d’Alger, l’insécurité sans cesse grandissante qui paralyse notre pays, la mauvaise gestion de nos maigres ressources, la mise en place forcée des autorités intérimaires et les risques de partition du pays qui y sont liées, la pauvreté endémique de nos braves populations, les récentes coupures d’eau et d’électricité en cette période de chaleur qui a atteint cette année un record jamais égalé dans notre pays… la liste est loin d’être exhaustive.
Kalifa Gadiaga
Professeur d’Enseignement Secondaire
Columbus Ohio