Les jihadistes ne seraient-ils que des balances qui dénoncent leurs complices ou leurs commanditaires au premier interrogateur serré ? C’est ce que des enquêteurs avancent pour expliquer la série d’arrestations opérées dans les milieux terroristes. De sources sécuritaires, ce sont les informations obtenues au cours des auditions de suspects arrêtés ces derniers mois par la DGSE qui ont permis aux services de renseignements de remonter jusqu’à Yacouba Touré, arrêté jeudi dernier à Sénou.
La première grosse prise des enquêteurs a été Souleymane Kéita, le 29 mars. Ce chef d’une katiba, implantée dans le Sud du Mali, s’apprêtait alors à rejoindre son émir, Iyad Ag Ghaly, n°1 d’Ançar Eddine. Trois semaines plus tard, un 2e homme, Fawaz Ould Ahmeida, présenté comme ayant directement participé aux attentats de La Terrasse (5 morts) et du Radisson Blu (20 morts) à Bamako, a été arrêté à son tour. Ce Mauritanien serait un combattant d’Al-Mourabitoune, groupe jihadiste dirigé par Mokhtar Belmokhtar.
Leurs interrogatoires ont ouvert de nouvelles pistes aux enquêteurs qui espèrent ainsi remonter jusqu’à leur chef, Hamadou Kouffa, dont les signes de vie sont rares depuis 2012 même si certaines sources soutiennent qu’il s’est rapproché des repaires de son mentor Iyad Ag Ghaly dans la région de Kidal.
DAK