La société Ozone est au Mali il y a un an. Chargée d’assainir la ville des trois Caïmans, son arrivée avait apporté une lueur d’espoir. Le peuple malien voyait la fin d’un calvaire au regard de la gestion combien catastrophique des sociétés qui géraient ce volet.
Elle aussi n’échappe pas aujourd’hui aux critiques qui s’enflamment partout. Tant du côté de ses propres employés, des responsables des mairies mais aussi le peuple malien. Malgré sa présence avec ce contrat de milliards par an, elle semble incapable à rendre la capitale malienne propre. Les raisons sont partagées.
Hier, dans la matinée, nous rencontrons un groupe chargé de l’assainissement d’une voie fréquentée de Bamako. La plupart des témoignages dénoncent le retard de paiement des salaires mais aussi la sanction d’une journée chômée. 2000 de moins sur le salaire, qui en tout est de 46.000 F CFA le mois. Certains estiment positifs le bilan de OZONE, en tout cas mieux que celui des sociétés d’avant. Car selon elles, les abords des routes sont maintenant propres, au niveau aussi des marchés, il n’y a plus de montagne d’ordures comme c’était le cas dans le grand marché où aussi des marchés de certains quartiers de la commune V.
D’autres parmi eux reconnaissent le bilan peu élogieux de OZONE. Ils l’attribuent aux manques de matériels nécessaires pour la cause et aussi de personnel. Nombreux sont ceux qui s’étaient engagés au départ, mais compte tenu du plafond du salaire, 46.000, ils ont renoncé.
Côté des mairies, on décrie le rendement de OZONE, certains se demandent même si cette société existe au Mali. Car elle n’a aucun impact sur l’assainissement de leur commune. Ce sont ces maires mêmes qui sont obligés de payer des particuliers pour assainir certains tronçons importants de leur commune.
Au niveau de la population, le même constat se manifeste. Ozone n’a apporté aucun changement positif dans cette histoire d’assainissement. Et aujourd’hui, elle s’inscrit même dans la même dynamique que ses précédentes. Dégager le sable de la route et les entasser aux abords. A quoi cela sert ?
Boubacar Yalkoué