Le Mali veut bouter le VIH Sida hors de son territoire d’ici à l’horizon 2030. Les responsables du Secrétariat exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida et leurs partenaires du Programme des Nations Unies pour le Développement, (PNUD) et du Plan Mali ont rencontré la presse, dans la Salle Wa Kamissoko du Centre International de Conférence de Bamako, le mardi 10 mai, afin de présenter le plan d’actions national et la gestion des montants alloués à notre pays par le Fonds mondial.
Cette rencontre avait pour principal conférencier le Secrétaire exécutif du Haut Conseil de lutte contre le VIH-SIDA au Mali, Malick Sène. Il était accompagné, pour la circonstance, par le Représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement, Singbo Justin, et celui de Plan Mali, Dr Tankoino Aguira Frank. C’était en présence du Conseiller à la Communication du Président de la République, Racine Thiam, des représentants du réseau des Maliens vivant avec le Sida et d’autres invités de marque.
Malick Sène a commencé son intervention par un petit récapitulatif sur l’historique du VIH-SIDA au Mali. Selon le conférencier, le SIDA a connu trois grandes étapes dans notre pays.
Rappelons qu’à l’instar de la communauté internationale, le Mali, avec un taux de prévalence de 1,1%, s’est engagé en 2015, à travers son Président de la République, à aller à l’élimination du VIH à l’horizon 2030. Toute chose qui exige la mobilisation de ressources conséquentes, une volonté politique à tous les niveaux et l’engagement de tous les Maliens.
Au titre de 2016-2017, notre pays a bénéficié du Fonds mondial de 70 milliards de FCFA dans le cadre de la lutte contre les trois maladies, repartis respectivement, 30 357 0 64 177 FCFA pour le VIH, 35 842 049 355 FCFA pour le paludisme, et 4 937 642 194 FCFA pour la tuberculose. Aux dires du conférencier, ce fonds est arrivé dans notre pays et sera géré par le PNUD et les autres structures sur le terrain. Selon lui, c’est une convention qui l’impose à notre pays depuis la crise que celui-ci a connue avec la gestion de ce fonds en 2010. « Le Fonds mondial est venu dans mon bureau pour me dire que le Mali fasse tout pour aider le PNUD et les autres gestionnaires pour que ce fonds puisse être décaissé à cent pour cent » a-t-il- indiqué.
Avant de continuer : « aujourd’hui, le taux de décaissement est très bas. En effet, depuis 2012 jusqu’en 2015, le taux de décaissement est de moins de 40% ». Il a, par ailleurs, expliqué que, malgré l’argent, l’existence des besoins et la disponibilité du fonds, le PNUD n’arrivait pas à décaisser à cause des conditions difficiles qui s’imposent à lui. C’est pourquoi, il a invité tous les Maliens à s’engager, d’une manière ou d’une autre, à ce que notre pays puisse décaisser le plus grand taux possible de ce fonds, car, dit-il, la capacité de décaissement de notre pays pour la prochaine année en dépend.
Pour ce qui concerne la gestion des fonds attribués à la lutte contre le VIH, au titre de la campagne 2016-21017, notre pays a bénéficié, en termes de financement, sur l’ensemble des ressources mobilisées de l’extérieur comme de l’intérieur, d’un montant global de 49 235 901 FCFA sur un besoin exprimé de 117 843 413 FCFA. Sur ce fonds mobilisé, 74% et 88% des contributions extérieures ont été prises en charge par le Fonds Mondial, et le reste, 17% de ressources, a été mobilisé à l’interne. Le conférencier a rappelé qu’il était urgent pour notre pays de créer un fonds national de lutte contre le SIDA, à l’image d’autres pays voisins qui le font bien. Il a également expliqué que le président lancera bientôt une grande campagne de dépistage qui sillonnera les zones les plus exposées au fléau, notamment les zones de production d’or, où les professionnelles du sexe excellent.
Mohamed Naman Keïta
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