Leur rôle se situe à trois niveaux : parler de l’exploitation sexuelle pour briser le silence, apporter un réel éclairage sur le problème au-delà du récit événementiel et susciter des réactions pour provoquer le changement
Dans le cadre du projet d’ECPAT Luxembourg « Rompre le silence autour de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales au Mali » (en anglais, End child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes), le Bureau national catholique pour l’enfance (BNCE), en partenariat ECPAT Luxembourg, a organisé mardi et mercredi un atelier de renforcement des capacités des médias sur le thème : « Rôle et responsabilités des médias dans la protection des enfants victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales ». La cérémonie d’ouverture qui s’est déroulée à la Maison du partenariat en présence de Dogodi Raoul Dembélé, psychologue à l’ECPAT Luxembourg, était présidée par le chargé du programme du BNCE-Mali, Moussa Bagayoko.
Sur la base de l’étude quantitative et qualitative sur l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) réalisée en 2014 au Mali par ECPAT Luxembourg, les données recueillies auprès de la population d’enfants enquêtés confirment que l’ESEC est bien une réalité au Mali. Sur un échantillon de 1472 enfants ayant répondu au questionnaire général, 28,2% ont été identifiés comme victimes d’une des trois formes d’ESEC (la traite des enfants à des fins sexuelles, le tourisme sexuel impliquant les enfants et la prostitution) dans les localités de Ségou, Mopti, Sikasso et le District de Bamako. Parmi les trois formes d’ESEC, la prostitution est la plus fréquente et concerne 11,7 % des enfants ; le tourisme sexuel impliquant les enfants concerne 9,3% des enfants, ce qui en fait la deuxième forme d’ESEC par son ampleur ; la traite des enfants à des fins sexuelles est celle qui semble être la moins rencontrée et est identifiée auprès de 7,2% des enfants.
Ainsi, l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales s’inscrit comme une problématique sociétale. Sujet tabou, elle suscite une omerta qui contribue chaque jour à passer sous silence des enfants victimes de prostitution, de traite à des fins sexuelles, de pédopornographie et autres formes. Les efforts consentis par les ONG contribuent, certes, à la lutte contre l’ESEC, mais il s’avère important d’associer la presse écrite et audiovisuelle pour rompre le silence sur le phénomène.
L’atelier deux jours a ainsi pour objectif d’impliquer les médias dans la prévention contre l’ESEC. L’exercice entend informer les professionnels des médias sur leur rôle et leur responsabilité dans la lutte contre l’ESEC et dans la protection des enfants victimes d’ESEC ; les amener à s’engager dans la lutte contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales par des publications ou émissions sur ce thème.
Moussa Bakayoko a rappelé que le Bureau national catholique pour l’enfance (BNCE) créé en novembre 2012, a remplacé la structure existante, le Bureau international catholique de l’enfance (BICE) datant de 1996. Il œuvre à la protection de l’enfance par des actions de sensibilisation, d’accompagnement des jeunes filles en situation de détresse, de réhabilitation.
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