Il y a 60 ans, jour pour jour, l’un des pères de l’indépendance du Mali nous quittait dans la plus grande simplicité et discrétion. L’Association, qui a été créée par ses fils et petits-fils à sa mé-moire, fête l’anniversaire de la disparition du héros de l’indépendance du Mali. Cette Association Mamadou Konaté (AMK) a organisé pour la circonstance une série d’activités.
La série d’activités a débuté le 6 mai dernier à l’école Mamadou Konaté sise au Quartier du fleuve et s’est poursuivie le samedi 7 mai à la galerie de Médine par un vernissage d’exposition-photos de l’illustre disparu. Cette cérémonie était placée sous l’égide du président de la République, en présence de plusieurs membres du gouvernement dont Mme le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.
Rappelons tout de suite que Mamadou Konaté est né vers 1897 à Kati. Il a fré-quenté l’Ecole normale de Gorée, au Sénégal, où il a obtenu des diplômes avec brio. Il est ensuite nommé instituteur et enseigne dans différents établisse-ments du Soudan (Mali) : Bafoulabé, Mahina, Kolokani... La renommée qu’il a acquise dans ses fonctions et l’aptitude pédagogique dont il fit preuve lui ont valu d’être appelé à la direction de la Grande école régionale de Bamako, où il officia pendant treize années. Mais son caractère généreux et avide de justice sociale, dans une Afrique française en première phase d’éveil national après le retour des tirailleurs sénégalais de la première guerre mondiale, le pousse vers d’autres horizons. Il crée alors le Syndicat des instituteurs de Bamako, dont il est longtemps le Secrétaire général. Le cercle de sa renommée s’élargit et ses compatriotes le poussent à accepter d’autres responsabilités au Conseil général de Bamako et au Grand conseil de l’Afrique occidentale française (AOF). Bref, M. Konaté a eu un parcours élogieux…
Selon Néné Konaté, porte-parole de l’AMK, les Maliens retiennent beaucoup de choses de l’homme qui fit honneur à toute l’Afrique. Ce grand homme qui fut de tous les combats pour l’émancipation des Africains (en tant qu’enseignant, syndicaliste, politique et parlementaire). Les témoignages de sa simplicité, de son humilité et de sa générosité, son sens de la justice, sa jus-tesse d’analyse et de propos, et sa sagesse, furent des atouts précieux dans l’aboutissement des revendications syndicales et politiques dont il fut porteur pour les plus démunis et les «sans voix».
Le benjamin de la famille Konaté, Moussa Konaté, bien que son père l’ait quitté lorsqu’il avait 4 ans, retient de lui, un instituteur de profession dévoué, qui a enseigné dans différents établissements du pays. «Il était engagé priori-tairement sur l’union de tous les Africains, sans distinction, sur sa lutte pour l’émancipation politique. Mamadou Konaté a revendiqué au sein de l’Union française, en sa qualité de député du Soudan à l’Assemblée nationale fran-çaise, l’égalité des droits et devoirs, particulièrement dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la promotion sociale», a-t-il expliqué.
Pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, Mamadou Kona-té était un illustre chef d’Etat qui a tant marqué l’histoire de notre pays. Il est donc normal, soutient-il, que la Nation toute entière rende hommage à cet en-seignant hors pair. «Je vais accompagner chaque année l’AMK pour la célé-bration de l’anniversaire de la disparition de notre idole de l’indépendance», a-t-il promis.
Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, a salué cette initiative de l’AMK de commémorer chaque année un tel événement. Elle a ajouté que tant qu’elle sera vivante, elle sera là présente à la commémoration du décès de notre patriote dévoué.
Par ailleurs, il est utile de préciser que parmi les objets que nous avons dé-couverts lors de l’exposition-photos, il y a, entre autres, la veste que Mama-dou Konaté a portée lors de sa première visite en France, son chapelet, sa paire de chaussures qu’il portait en partance à la mosquée, son extrait d’acte de naissance… «Tous ces objets dates de 1950» expliquent Néné Konaté.
Rappelons que ces festivités prendront fin le 11 mai par la lecture du Coran dans la famille de notre héros Mamadou Konaté à Bamako-Coura.
Ousmane DIAKITE/Stagiaire