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Modibo Sidibé : «Faire de la politique, c’est sentir le pays, c’est être avec les gens»
Publié le jeudi 12 mai 2016  |  Le Reporter
Première
© aBamako.com par FS
Première Convention Nationale du parti FARE AN KA WULI
Le parti FARE AN KA WULI a tenu sa Première Convention Nationale le 19 Décembre 2015 au CICB sous la présidence de Modibo Sidibé




Parrainage d’activités sociales, culturelles ou sportives ; anima-tion d’espaces d’échanges directs avec ses concitoyens ; dynami-sation des structures de base de son parti... Modibo Sidibé, le pré-sident du parti Fare An Ka Wuli, habituellement reconnu comme Grand Commis de l’Etat, poursuit allègrement sa stratégie d’occupation du terrain politique. Il était l’invité du «Gri» Hama-di Camara à Djicoroni Para, le samedi 7 mai 2016.

En plus de l’affirmation de plus en plus constante de son parti, les Forces al-ternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare An Ka Wuli) au sein de l’opposition politique, l’ancien Premier ministre ne chôme pas du tout sur le terrain. Il est sur tous les fronts politiques, sociaux, culturels, voire sportifs. En conséquence, selon le Secrétaire général du parti, Mahamadou Kéita, «le parti enregistre chaque jour l’adhésion de nombreux militants venant de di-vers horizons politiques».

Ainsi donc, de façon méthodique et déterminée, le président des Fare et son parti sont en train de marquer leur territoire sur la scène politique nationale. En effet, depuis leur dernière Convention nationale tenue le 19 décembre 2015 à Bamako, l’ancien Premier ministre et ses camarades ont investi le ter-rain et il ne se passe quasiment plus une semaine sans que le parti ne mène des activités de proximité un peu partout sur le territoire. Ils n’ont ainsi pas dérogé à la règle le week-end dernier au cours duquel plusieurs activités de parrainage (Festi-Jeunes 2016 sur les berges du fleuve Niger à Kalabancoro, Toatsmasters, etc.) et l’animation de «Grin» à Djicoroni Para, à Bacodjicoro-ni, entre autres, étaient inscrits à leur agenda.

Le président des Fare aime à le rappeler, «les Forces alternatives pour le re-nouveau et l’émergence, un parti qui se réclame de la seconde génération, veut faire de la politique autrement». Aussi, a-t-il profité du «Grin», dont le quartier de Djicoroni Para a servi de cadre pour la deuxième fois en moins d’un mois, pour insister que «faire de la politique, c’est sentir le pays, c’est être avec les gens et vivre au plus près leurs préoccupations, leurs aspirations en s’imprégnant au mieux de leurs attentes, de leurs suggestions, entre autres».

En effet, invité par l’Association des jeunes du Mandé à Bamako, présidée par Nancouma Kéïta (différent de l’ancien ministre d’ATT), le président des Fare était l’hôte des populations de Djicoroni Para Dontèmè, le samedi 7 mai 2016. Devant une foule nombreuse composée majoritairement de femmes et de jeunes en présence également de l’Imam de la grande mosquée de Dontèmè II, Issa Sacko ; du parrain de l’association, Hamadi Camara, entouré pour la circonstance de plusieurs autres notabilités et personnalités, Modibo Sidibé s’est une fois de plus prêté volontiers aux questions des populations dans un échange direct et sans sujet tabou.

L’essentiel des préoccupations de la population

Parmi les multiples questions et préoccupations, des sujets tels que l’insécurité, l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, les problèmes liés au foncier et à la préservation des espaces dédiés aux équipements so-ciaux, sportifs et culturels dans les quartiers populaires de nos villes, la crise du nord et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, les Fare et l’opposition politique au Mali, les rumeurs ayant circulé au sujet de Modibo Sidibé au lendemain du coup d’Etat de mars 2012, encore et toujours la fameuse «Initiative Riz» au sujet de laquelle tout ou presque a été déjà dit et répété ; la place des jeunes, de la religion, des cultes et de la culture en général dans le projet de société de Modibo Sidibé et des Fare ; la réforme de l’éducation ; l’aménagement du territoire…sont autant de sujets et de préoccupations qui ont été soulevés par les nombreux in-tervenants.

Dans ses réponses, Modibo Sidibé s’est une fois de plus félicité de l’intérêt manifeste que les populations du Mali, de Kayes à Kidal, portent à la vie de leur pays, de leur Nation. Il a salué cet esprit citoyen chez l’ensemble de ses compatriotes depuis la période de la précampagne pour l’élection présiden-tielle avortée de 2012 jusqu’à nos jours, partout où il a été. Il précise à ce sujet qu’il lui a été donné de constater «la très grande culture du peuple malien aussi bien dans les villes que dans les coins les plus reculés du pays». Car, poursuit-il, «plusieurs fois, il a été à l’école politique de personnes n’ayant jamais été un seul jour dans une quelconque Université où l’on enseigne les sciences politiques, la sociologie ou encore les relations internationales et la géopolitique». Selon lui, ceci atteste, si besoin était, que «le peuple malien est très mature, malgré toutes les vicissitudes de notre histoire récente». Ce sont là, poursuit-il, «l’une des plus grandes richesses et sans doute le meilleur enseignement qu’il tire à ce jour de son engagement politique».

L’emploi des jeunes
Il a apporté des éléments de réponses à d’autres questions spécifiques posées par des intervenants, à la satisfaction des participants. C’est ainsi que concer-nant l’emploi des jeunes, il a invité la jeunesse à prendre résolument cons-cience de ses propres capacités et de saisir les nombreuses opportunités qui s’offrent à elle dans plusieurs domaines dont l’assainissement, l’environnement, les énergies renouvelables, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’agriculture, la culture, entre autres. Aussi, invite-t-il les jeunes «à rejeter et à résister à toutes les formes d’instrumentalisation et d’asservissement d’où qu’elles viennent et de s’affranchir des manipulations et des tentations de tous genres».

La réforme de l’école

Sur les maux de l’école et l’indispensable réforme de notre système éducatif, il a rappelé les recommandations pertinentes du Forum national sur l’éducation, l’enseignement technique et la formation professionnelle, tout en réitérant «la nécessaire prise de conscience et l’implication volontariste de l’ensemble des acteurs du secteur». Car, selon lui, «il est illusoire de penser que l’Etat, à lui seul, a la solution à tous les problèmes auxquels notre système éducatif est confronté, de façon générale, malgré les efforts indéniables que les différents régimes et gouvernements ont consentis dans ce sens. Des ef-forts qui ont valu, hier comme aujourd’hui, à notre pays de disposer de cadres compétents, honnêtes, intègres et foncièrement patriotes».

L’intégrité morale et le respect du bien public

De nombreux témoignages d’intervenants ont également corroboré dans ce sens, en particulier l’exemple de Modibo Sidibé lui-même en matière d’intégrité morale et de transparence vis-à-vis des deniers publics de l’Etat. Plusieurs personnes ont ainsi témoigné que Modibo Sidibé est l’un des rares fonctionnaires et agents à avoir régulièrement reversé au Trésor public le restant de ses frais de mission dans l’exercice de ses différentes fonctions au service de l’Etat. À ce sujet, l’intéressé affirmera au cours des débats «qu’ils sont nombreux, dans l’administration publique de l’Etat et des collectivités, à vivre dignement et honnêtement à la sueur de leur front. Toute généralisation à ce sujet est exagérée».

Les rumeurs sur son champ, les dizaines de véhicules 4x4, les milliards de Fcfa...

Certains intervenants ont voulu en savoir davantage sur les rumeurs et la campagne de calomnie dont il a fait l’objet à un moment donné ou à un autre, après le coup d’Etat de mars 2012 et à la veille de l’élection présidentielle de 2013. En réponse, Modibo Sidibé a simplement dit «avoir pardonné aux uns et aux autres. Car, en la matière Dieu, la conscience de chacun constitue les meilleurs juges en tous lieux et en toutes circonstances. Et nul ne saurait se soustraire à cette vérité absolue».

L’Initiative Riz

Quant à l’Initiative Riz, le président des Fare dira que hors des «zones Office», «seuls 15 000 paysans utilisaient l’engrais en 2007 avant l’opération, et avec l’Initiative Riz, les paysans ayant accès à l’engrais étaient au nombre de 91 133 dont 9250 femmes en 2008/2009, 153 051 dont 20 148 femmes en 2009/2010 et 198 095 dont 37 223 femmes en 2010/2011. Le Mali comptait, toutes zones confondues, 287 987 en 2010 de paysans ayant accès aux engrais et intrants subventionnés, soit seulement 2 ans après le lancement de l’Initiative Riz. La production de riz est passée de 1 082 384 tonnes en 2007/2008 à 1 624 246 dès la première campagne de l’Initiative Riz 2008/2009 pour atteindre 2 305 612 tonnes lors de la campagne 2010/2011. Le pays est actuellement en train d’exporter cette denrée dans la sous-région et des organismes humanitaires en ont acheté pour certaines de leurs interventions dans la sous-région. Raisons pour lesquelles tous les gouvernements successifs l’ont reconduite, d’une manière ou l’autre. Contrairement aux rumeurs, aucun centime de l’Initiative Riz n’a été géré depuis la Primature».

La place de la religion dans son projet de société

Ensuite, le président des Fare est revenu sur les 4 engagements contenus dans son projet de société «Mali Horizon 2030» en faveur de l’insertion socio-professionnelle des arabisants ; la question d’un statut officiel des imams et des guides spirituels musulmans ainsi que des prêtres et pasteurs chrétiens. Un statut qui précisera leur rôle et leurs responsabilités ; d’un Code éthique inspiré des règles internes aux religions qui encadrera la prédication reli-gieuse... C’est pourquoi, il préconise «un Etat stratège, juste et solidaire vis-à-vis de l’ensemble des citoyens sans aucune distinction quelconque et de quelle que nature que ce soit». Seule condition sine qanun à ses yeux pour l’avènement «d’un Etat fort, d’une nation véritablement unie, respectée et prospère».

Le financement de la prochaine campagne de Modibo Sidibé

Un fait marquant de ce «Grin» à Djicoroni Para a incontestablement été le geste spontané et hautement symbolique de certains participants ayant décidé de contribuer volontairement à la constitution du prochain budget de campagne de celui au discours et à la vision duquel ils adhèrent désormais. Ainsi, de 25 à 5 000 Fcfa plusieurs participants ont mis la main à la poche afin d’aider à la réalisation du projet politique de Modibo Sidibé sur la route de Koulouba à partir de 2018. Ce fut un moment fort et plein d’émotion qui a laissé Modibo Sidibé presque sans voix. Néanmoins, il a tenu à remercier «les contributeurs» pour leur geste certes symbolique, mais d’une très grande im-portance pour l’avènement d’une autre culture politique et d’une autre gou-vernance des affaires publiques dans notre pays.
Le Secrétaire général de la Sous-section Fare de Djicoroni Para, Dramane Si-dibé, ainsi que l’ensemble de ses camarades présents à la cérémonie conte-naient visiblement leur joie et la satisfaction face à des gestes si forts et iné-dits dans le domaine de la politique au Mali où généralement les gens s’attendent plutôt à ce que les hommes politiques leur distribuent de l’argent ou des biens en nature lors de rencontres ou d’activités politiques. C’est pour-quoi, ils ont promis de promouvoir désormais ce comportement citoyen au-près de leurs compatriotes, partout où besoin sera. C’est aussi cela, faire de la politique autrement ! Comme quoi, le changement de mentalité, nécessaire à celui des comportements, est possible. Le renouveau citoyen, c’est possible ! Pourvu que l’exemple vienne d’en haut, notamment des gouvernants et des représentants de l’Etat, en conformité avec leur niveau ou domaine de compétence.

B.N. SIDIBE
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