Face à la dégradation de la situation politique et sociale, l'opposition républicaine et démocratique invite le peuple malien à se rassembler et à manifester son mécontentement, lieu le samedi 21 mai 2016 à la place de la Liberté. A cet effet, l’opposition a déposé à notre rédaction un document intitulé « Appel à la marche pour le Mali », un réquisitoire contre le pouvoir du président Ibrahim Boubacar Kéita, qui aura déçu après 32 mois de gestion désastreuse.
Les Maliens ont attendu pendant plus de la moitié du mandat présidentiel de cinq ans, sans rien voir venir de concret pouvant entretenir l’espoir à l’origine de l’élection du Président Ibrahim Boubacar Kéita. La fin de la transition, la restauration de l’ordre constitutionnel démocratique, la sécurisation des personnes et des biens, la restauration de l’intégrité territoriale et la relance économique, constituaient un motif de mobilisation pour les électeurs sortis en nombre jamais égalé. Le candidat IBK a incarné toutes ces valeurs aux yeux des populations maliennes, éprouvées par plusieurs mois d’occupation djihadistes et de pouvoir putschiste. Mais hélas ! Les Maliens continuent toujours de scruter l’horizon, sans rien voir que de gros nuages de déception, d’élargissement de leur champ d’insécurité et de pauvreté.
A la place de leurs attentes se sont installés des maux conduisant à un ras-le-bol qui enfle de semaine en semaine, ajoutant des graines au moulin de l’opposition et des syndicats mécontents de l’insatisfaction de leurs doléances politiques pour la première, et sociales pour les seconds. « La mauvaise gestion, la patrimonialisation de l'État, la dilapidation et le détournement des deniers publics, les surfacturations, le pilotage à vue des affaires publiques, l'improvisation, l'immixtion de la famille dans les affaires de l'État, l'arrogance et le mépris vis à vis du peuple ont atteint sous le président IBK des sommets jamais égalés depuis l'indépendance de notre pays », indique l’opposition dans un « Appel à la marche pour le Mali ».
Rien de ce qui a été promis, « l’honneur du Mali, le bonheur des Maliens » n’a été honoré. La situation s’empire : « le chômage des jeunes, les coupures d'électricité et les pénuries d'eau dans les villes et les campagnes, l'insécurité et l'insalubrité sont le lot quotidien de notre peuple. Il n'y a pas d'avenir pour la jeunesse », embraye l’opposition.
La mauvaise gestion de la grave crise du Nord a conduit à une situation quasi inextricable, où un an après la signature de l'Accord d'Alger, l'État peine à exercer sa souveraineté sur des pans entiers du territoire national dans un contexte d'insécurité généralisée. Les attaques terroristes se multiplient. Aucune région n'est épargnée. Les affrontements intercommunautaires font des dizaines de morts à travers le pays. Le gouvernement semble dépassé et impuissant, la crédibilité extérieure du pays s'est fondue, la nation est humiliée quotidiennement par son gouvernement, le pays s'enfonce dans l'immobilisme et dans une profonde crise politique, égraine l’opposition dans son « Appel à la marche ». Le peuple est mécontent de … de l'impunité qui protège ceux qui pillent, au vu et au su de tous, les ressources publiques, indique l’Appel à la marche.
B. Daou