Le 2ème congrès de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA) créée en 2007 et le 3ème Forum de la Jeunesse Musulmane du Mali viennent de se tenir les 7 et 8 mai 2016 au Centre Internationale de Conférence de Bamako (CICB). Comme thèmes centraux ces deux instances ont choisi : « l’Islam au Mali, défis et perspective » et la lutte contre le radicalisme religieux, l’organisation des lieux des prêches sur les ONDES, gestion des lieux de culte. Ces différents thèmes ont été débattus de long en large dans le temps imparti.
IBK Président de la République et son Ministre en charge des affaires religieuses Amadou Oumar Hass DIALLO ont assisté à l’ouverture. Notons aussi la présence du Président du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) et le représentant de la jeunesse Chrétienne en la personne de Jean Victor KOUROUMA sans oublier le 1er Vice-Président du HCIM Ousmane Chérif Madani HAIDARA.
Toutes les régions du Mali étaient représentées à ces instances de la jeunesse musulmane. Sur les banderoles et les tees shorts, le bureau de l’UJMMA a voulu rappeler à IBK ses promesses à l’endroit des jeunes musulmans dans le cadre du mémorandum signé entre eux. C’est d’ailleurs à la suite de la signature de ce document que cette organisation a décidé de soutenir le candidat IBK.
Parmi les doléances contenues dans le mémorandum, il y a la nomination des jeunes musulmans dans les Ambassades en qualité de Conseillers ou de Consuls, ou Vice-Consuls l’assurance de l’employabilité des arabisants dans la fonction publique, la prise en charge des écoles medersa par le Gouvernement, la prise en charge des salaires de tous les imams du vendredi, la fermeture des bars et autres etc…
On se rappelle en février 2015, lors d’une conférence de l’Association Musulmane SABATI 2012, le Président de la dite Association avait clairement exprimé sa déception face à la gouvernance d’IBK en seulement deux ans d’exercice, suivi en cela par le Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), qui trouvait que IBK a trébuché, dans la gestion, mais qu’il était encore débout.
Lors des assises de ces deux instances, le Président de l’UJMMA en la personne de Macky BAH a embouché la même trompette que SABATI 2012 et le Président du HCIM, s’est même exprimé à travers les banderoles et tees-shorts.
Un bureau de 41 membres et deux commissions de 15 membres chacune ont été mis en place. Lors de la clôture de ces journées de réflexions et de débats, le Premier Vice-Président du HCIM, Ousmane Chérif Madani HAIDARA a adressé une mise en garde à l’endroit aussi bien des hommes politiques, que des religieux qui se cachent sous le manteau de la religion musulmane pour mener des missions politiques. Le Chérif souhaite qu’il y ait séparation de corps entre la politique et la religion désormais. Il a insisté sur la question qui commence à franchir le Rubicon.
En effet, dans la pratique, les musulmans ont constaté que plusieurs faits anormaux se passent contre la religion, parmi lesquels, on peut citer le fait qu’IBK commence toujours ses discours officiels par la formule introductrice de tout acte musulman « Bismillahi, Rahmani, Rahimi ». Toute chose qui enfreint à la laïcité de la République. Dans l’article 25 de la Constitution du Mali, il est stipulé que le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale.
Il y a aussi le fait que certains leaders religieux se servent des moments de prières, surtout les vendredis pour parler de politique, voire même donner des consignes de vote lors des élections. Ils font le tri des candidats sur de faux critères à savoir : ceux qui prient régulièrement dans les mosquées, ceux qu’on ne voit que les vendredis, ceux qui sont de bonnes mœurs, qu’on ne rencontre pas dans des mauvais endroits la nuit, ceux qui ont des désordres ou un deuxième bureau clandestin etc…
Le Patriarche Ousmane Chérif Madani HAIDARA voudrait que toute pratique qui n’est pas en rapport avec les actes religieux soit bannie à jamais. La laïcité n’est autre chose qu’un comportement d’indépendance vis-à-vis de toute religion. C’est un produit de culture et non de nature. C’est une réalité sociale. C’est aussi un processus sans cesse à reconstruire, sinon la religion finira par phagocyter l’état.
Ousmane Chérif Madani HAIDARA a donc raison de dire la vérité à ces hommes qui confondent religion et politique. La seule force d’Ançardine Internationale avec plus de 3 millions d’adeptes peut élire le Chérif à Koulouba dès le premier tour, si jamais il voulait confondre les deux activités pour ses propres intérêts. L’accès au Palais de Koulouba se fera en un tour de bras. Les religieux et les hommes politiques sont donc avertis.
Badou S. Koba
Source: Carref