A quand la fin de la domination et de l’exploitation à outrance des pays africains par les grandes puissances ? Quid des anciennes métropoles coloniales qui plus de cinquante ans après les indépendances africaines tentent de continuer leur domination par d’autres moyens ? C’est ce qu’on serait-on tenté de se poser comme question. Ces pays, en tête desquels la France, sont à la manœuvre depuis longtemps et de façon sournoise pour nous maintenir dans une situation de précarité et de dépendance totale afin de mieux nous spolier de nos maigres ressources existantes. Tout cela est contraire à ce qu’avait affirmé M. Nicolas Sarkozy à Dakar. Ce qui se passe quotidiennement aujourd’hui dans certaines ambassades n’a d’autre nom que de l’arnaque en bonne et due forme. Sinon comment peut-on expliquer la perception dans les ambassades occidentales des indues à des africains en quête de visas. Pourquoi ne rembourse-t-on pas aux demandeurs de visas leur argent quand ils n’obtiennent pas le précieux sésame ? En vertu de quelle disposition de la convention de Vienne se prévalent-elles d’une telle arrogance ? L’Afrique doit se réveiller.
A l’Ambassade des USA, selon des sources bien informées, il ne se passe pas un seul jour où au minimum une cinquantaine de personnes ne se présenterait pas pour une demande de VISA. Et le comble de la rançon, est que chacun est obligé de débourser la rondelette somme de 100 000 F CFA pour l’obtention du précieux cachet, valant pour son détenteur une autorisation de séjour dans le pays de l’Oncle Sam. Les usagers ne se plaignent pas tant du montant que du fait qu’ils ne sont jamais remboursés en cas de rejet de leur demande. Et le pire est qu’ils n’ont même pas droit à des explications courtoises. Pour que nos lecteurs se fassent une idée de la somme extorquée par an aux pauvres citoyens en quête du visa, nous nous sommes évertués à faire un petit calcul économique. En voici les révélations :
100 000 X 50 donnent 5 millions. Si on multiplie ces 5 000 000 par 5 jours ouvrables de la semaine, on obtient 25 millions. 25 000 000 multiplié par les 4 semaines du mois, le chiffre devient hallucinant, 120 millions de nos francs par mois. Alors en multipliant les 120 millions par les 12 mois de l’année, ça donne le chiffre faramineux de 1 milliard de F cfa. De quoi payer le salaire du personnel de toute l’ambassade. Cette astronomique somme ne pouvait-elle pas aider à construire plusieurs salles de classes, des centres de santé ou créer plusieurs emplois ? Pourquoi nous prendre par la main gauche ce qu’on nous donne par la main droite ? Et dire que c’est nos propres ressources qui nous reviennent en Aide publique au développement. La première puissance économique mondiale n’a-t-elle pas honte de spolier tant une Afrique qu’elle prétend aider ?
Quant à la France altière et néo coloniale, contrairement aux Etats Unis, le montant à payer est de 40 000 F CFA comme du reste dans toutes les ambassades des pays Schengen. Mais à part la différence de prix, le mode opératoire d’arnaque reste le même. Le montant payé n’est jamais remboursé en cas de rejet de demande de visa. Quand des pays riches spolient des pays pauvres, cela devra offusquer toute conscience civilisée. On peut comprendre et accepter pour les autres pays, mais jamais pour la France, la patrie mère à laquelle nous sommes liés par l’histoire et par l’économie que nous avons délivrée par le sang de nos Pères du joug de l’occupation hitlérienne. Comment un président d’une telle France qui nous dépouille ainsi de nos ressources, a-t-il osé affirmer à l’université Cheikh Anta Diop à Dakar que l’homme africain n’était pas suffisamment rentré dans l’histoire. Ce fut non seulement une inculture notoire mais aussi un mépris souverain de l’apport de l’Afrique au développement industriel et économique de l’Europe mais aussi et surtout que l’apport que fut la contribution du savant Cheikh Anta Diop dans la renaissance de l’homme noir.
En Définitive, la vieille citation du Général De gaulle est toujours d’actualité à savoir que la France n’a pas d’amis, mais que des intérêts à défendre. A nous africains de comprendre que la colonisation n’a fait que changer que de forme et que celle que nous vivons aujourd’hui ne pourra être démasquée et combattue que par une éducation de qualité. La colonisation est morte, vive la colonisation.
Youssouf Sissoko
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