Trois des sites prévus pour le cantonnement des groupes armés maliens sont en phase de finition et cinq autres en cours de construction, ce qui fera huit qui seront prêts d’ici à la fin du mois de juin, a indiqué jeudi Samba Tall, directeur du Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), à la presse.
"Il y en a trois qui sont en phase de finition, cinq autres qui sont en cours. D’ici au 30 juin, on aura huit sites de cantonnement prêts", a dit M. Tall.
Pour le cantonnement de leurs combattants, 24 sites ont au départ été proposés par les groupes armés maliens, signataires de l’Accord de paix des 15 mai et 20 juin 2015, que sont la Coordination de mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rebelles) la Plateforme (coalition de groupe d’autodéfense pro-gouvernementaux).
Les deux groupes armés ont exprimé "la volonté d’être cantonnés autant que possible sur les mêmes sites".
Les travaux de construction ont débuté sur les sites le 29 décembre 2015. Les trois sites en phase de finition se trouvent à Likrakar (Tombouctou), Fafa (Gao) et Innegar (Gao).
Les évaluations techniques de tous les sites ont été menées par des représentants de chacune des parties (CMA, Plateforme et gouvernement), soutenues par la communauté internationale au sein de la Commission technique de sécurité (CTS) du Comité de suivi de l’Accord de paix (CSA).
Les travaux de construction sont exécutés par le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS pour United Nations Office for Project Services).
UNOPS "emploie exclusivement des compagnies locales, des ingénieurs locaux et de la main d'œuvre originaire" des localités concernées.
Le 18 février, Samba Tall avait rappelé les trois préalables à remplir pour le cantonnement des combattants.
Le premier préalable est que la CMA et la Plateforme soumettent les listes certifiées de leurs combattants.
La CMA a soumis une liste provisoire courant avril. Quant à la CMA, elle devrait fournir la sienne la semaine prochaine, selon M. Tall.
Ces listes, une fois certifiées, permettront d’établir le budget du cantonnement mais aussi du désarmement, démobilisation et réintégration, qui est l’étape suivante.
Le deuxième préalable est que les membres de la commission nationale de DDR et de la commission nationale d’intégration, créées fin décembre 2015 par décret présidentiel, soient nommés.
Le troisième préalable est que ces commissions se mettent à l’œuvre pour établir les critères de DDR et d’intégration.
L’Accord de paix signé le 15 mai et parachevé le 20 juin par le gouvernement, la Plateforme et la CMA, laisse entrevoir la sortie du Mali d’une crise sociopolitique et militaire débutée en janvier 2012 par la rébellion du Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA, composante de la CMA), qui avait décrété la partition de fait du Nord du pays.
RKO