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Art et Culture

Patrimoine photo - Mali : Seydou Keïta à l’honneur au Grand Palais
Publié le vendredi 13 mai 2016  |  Le Point




EN IMAGES. Quinze ans après la mort du photographe malien en 2001 vient la consécration avec la première rétrospective d'un artiste africain dans une institution publique française.

L'exposition Seydou Keïta, riche de 300 tirages, célèbre l'oeuvre prolifique du maître malien entre 1948 et 1962. Elle constitue un témoignage exceptionnel sur la société urbaine malienne de la décolonisation, désireuse de modernité et de changements. Né en 1921 à Bamako, alors capitale du Soudan français, Seydou Keïta est devenu l'un des plus grands photographes du XXe siècle. Il n'était pourtant pas destiné à une telle carrière. Apprenti menuisier auprès de son père et de son oncle depuis l'âge de sept ans, il reçoit un jour de la part de ce dernier un cadeau qui deviendra son accessoire indispensable et bouleversera sa vie : un petit appareil photo. « J'avais 14 ans, c'étaient mes premières photos et c'était le moment le plus important de ma vie. »

Il se lance alors en autodidacte puis ouvre son studio à Bamako en 1948, dans un quartier animé proche de la gare. Le succès ne se fait pas attendre : « Le Tout-Bamako venait se faire photographier chez moi. » Seydou Keïta innove en cassant les stéréotypes et en posant un regard fier sur l'Afrique. Sa notoriété est telle qu'on se précipite de toute l'Afrique de l'Ouest pour lui passer commande. « Le visage à peine tourné, le regard vraiment important, l'emplacement, la position des mains... J'étais capable d'embellir quelqu'un. » Il va jusqu'à mettre à disposition quelques accessoires qui rappellent le mode de vie occidental, du chapeau au scooter en passant par la cravate et la radio. Pour des raisons économiques, il réalise l'essentiel de ses portraits en une seule prise.

En 1960, la République soudanaise proclame son indépendance. À la demande du gouvernement socialiste de la jeune République du Mali, il fermera son studio en 1962 pour devenir photographe officiel de 1962 à 1977 avant de prendre sa retraite. Il faudra attendre une quinzaine d'années pour que le marché de l'art découvre son travail, dans les années 90. Son talent est révélé au public parisien dans une première exposition monographique à la fondation Cartier en 1994. La valorisation de ses sujets, la maîtrise du cadrage et de la lumière, l'inventivité de ses mises en scène lui ont valu une renommée internationale. Un talent que l'on pourra apprécier au Grand Palais jusqu'au 11 juillet. À la fin du parcours, un Photomaton propose même des décors inspirés de l'œuvre du grand portraitiste.
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