Malgré une législation incitative et des démarches simplifiées, des efforts sont nécessaires pour que toutes les naissances d’enfants nés sur le sol malien soient déclarées
Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, célèbre ce dimanche 15 mai, la Journée internationale de la famille. Le thème international retenu est : « Les familles, une vie saine et un avenir durable ». Le Mali célébrera l’édition 2016 sur le thème spécifique : « L’enregistrement à la naissance : quel rôle pour les familles et les communautés à la base ? ».
La Journée internationale dédiée à la famille a été instituée par l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 1993. L’initiative témoigne de l’intérêt que la communauté internationale attache d’une part à la famille, cellule de base de la société, et d’autre part à la situation des familles dans le monde.
Célébrée dans notre pays depuis 2004, la journée donne l’opportunité de mieux faire comprendre les problèmes que connaissent les familles afin d’inciter les gouvernements à un surcroit d’efforts dans la recherche de leur bien-être, leur équilibre et leur cohésion.
Cette année, notre pays a donc choisi de faire un focus sur l’enregistrement à la naissance, un sujet d’actualité dans notre pays, explique le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. L’enregistrement des naissances peut, selon Mme Sangaré Oumou Ba, contribuer à assurer à la famille une vie saine et un avenir durable.
Pour le ministre, la crise qui a secoué notre pays a contribué à renforcer la désaffection d’une grande partie de la population vis-à-vis de l’enregistrement des naissances. Plusieurs raisons expliquent que l’enregistrement des faits d’état civil ne soit pas perçu par tous comme une nécessité. Parmi ces raisons, Mme Sangaré Oumou Ba a cité la négligence, le peu d’intérêt porté à l’état civil, la distance, la pauvreté, le poids des us et coutumes et l’ignorance des avantages liés à la détention des actes d’état civil.
Les actions d’information et de sensibilisation entreprises par les services techniques compétents de l’Etat et les organisations de la société civile ont certes permis de gagner un peu de terrain, mais de gros efforts restent à déployer pour convaincre une population en majorité analphabète et foncièrement attachée à ses valeurs socioculturelles.
Pour vaincre tous les obstacles à l’enregistrement des faits d’état civil, les pouvoirs publics ont entrepris diverses initiatives. Aidé par les partenaires au développement, le pays a mis en place un cadre législatif et réglementaire rendant obligatoire et gratuit l’enregistrement à la naissance de tout enfant né sur le sol malien (Code des personnes et de la famille 2011, titre IV). Il y a aussi l’adoption d’un plan de modernisation de l’Etat civil pour la période 2014-2018, la mise en place d’un cadre institutionnel érigeant toutes les structures sanitaires (CSCOM, CSREF, cliniques, hôpitaux et dispensaires de garnison) en centre de déclaration des naissances.
Malgré toutes ces actions, le constat est que le chemin à parcourir est encore long. Le renforcement de toutes ces démarches explique pourquoi le département, à travers la direction nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, va consacrer l’édition 2016 de la Journée internationale de la famille à l’organisation d’une série d’actions d’information et de sensibilisation sur le sujet de l’enregistrement à la naissance, a souligné Mme Sangaré Oumou Ba. L’objectif étant de contribuer au relèvement du taux d’enregistrement à la naissance pour le renforcement de l’implication des familles et des communautés.
M. A TRAORE