La Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) a organisé, hier, une marche pacifique de protestation contre la gestion actuelle des affaires de la nation par le gouvernement. D’environ 300 personnes au départ, ils furent un millier de marcheurs à l’arrivée, à battre le pavée en scandant des slogans comme : « non à la corruption », « non à l’injustice », « non aux licenciements abusifs », ou encore, « non aux coupures d’électricité et d’eau ». Sur les banderoles, on pouvait lire : « A quand la relance de l’économie ? La corruption est toujours là ». Le cortège encadré par les forces de l’ordre, est parti du siège de la centrale syndicale au Quartier du fleuve pour atteindre le Monument de l’indépendance en passant par les avenues Mamadou Konaté et Kassé Keïta.
On comptait parmi les marcheurs, les représentants du Syndicat de la police nationale et de la protection civile qui tenaient une banderole explicite : « nous exigeons le paiement de nos primes et de nos indemnités ». Le sergent chef Mamadou Goro, secrétaire à l’organisation de ce syndicat, évoque une injustice faite à son corps et celui de la protection civile qui sont les seuls à ne pas bénéficier de cet avantage accordé à tous les fonctionnaires maliens.
Dans une déclaration lue au pied du Monument de l’indépendance, le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, a souligné « l’attitude négative du gouvernement » face aux préoccupations soulevées par la centrale, à l’issue de la marche du jeudi 21 avril 2016.
Cette marche pacifique, a-t-il expliqué, vise à protester contre le blocage prémédité des négociations sur le préavis de grève de la CSTM des 21 et 22 mars 2016, par le ministre chargé du travail et du dialogue social. Le syndicaliste a critiqué le manque de professionnalisme, à la limite, l’incompétence selon ses propres termes, des représentants du gouvernement dans la négociation du préavis de grève de sa centrale.
Autres griefs soulevés par le responsable de la CSTM : la flambée des prix des denrées de première nécessité, les coupures d’eau et d’électricité, l’accaparement des terres, les mauvaises conditions de vie et de travail des masses laborieuses, etc. La CSTM proteste aussi contre la situation scolaire, la dégradation du niveau de couverture sanitaire, le chômage des jeunes, l’insécurité, l’impunité, la discrimination, la perte progressive d’une partie de la souveraineté du Mali et le non respect des engagements pris par l’Etat.
Hamadoun Amion Guindo a annoncé que cette deuxième marche en moins d’un mois, fait partie d’une série d’activités que la centrale mènera jusqu’au changement attendu par le peuple et promis par le président de la République.
C. A. DIA