Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, célébré, le 15 mai prochain, la Journée internationale de la famille sur le thème : « Les familles, une vie saine et un avenir durable ». Le Mali a choisi comme thème national : « L’enregistrement à la naissance : quel rôle pour les familles et les communautés à la base ? » En prélude à cette journée, le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah, a présidé hier une rencontre d’échanges et de partages intergénérationnels sur des questions de société. C’était au Centre de documentation d’information sur la femme et l’enfant (CNDIFE).
Un Espace de donner et de recevoir, la rencontre visait à apporter la contribution de toutes et de tous à la volonté politique affichée du gouvernement de trouver des solutions à certains problèmes sociaux qui se posent au Mali. Il s’agit entre autres, de l’éducation sociale en général, la scolarisation des filles, en particulier, les questions de divorce, d’autorité parentale, les effets de la crise que le pays vient de traverser, son impact sur les familles et sur la société tout entière. La présente rencontre visait donc à aider, a expliqué Mme Sangaré Oumou Ba, la génération actuelle, les jeunes et les plus jeunes, à améliorer les modes de vie et comportements maliens pour un mieux-vivre ensemble.
La présente conférence sur « le dialogue entre les générations » vient à point nommé pour servir de cadre d’échanges, de dialogue pour une meilleure compréhension de part et d’autre. Ce genre d’espace, qu’il faut multiplier et encourager favoriserait le dialogue entre les anciens et les jeunes sur les thèmes relatifs à : la culture, l’histoire, la famille (les modes de fonctionnement et de communication). Présentement, dans notre pays, tous sont unanimes sur un constat : les parents ont perdu la main dans les familles en termes d’éducation.
On ne reconnaît plus le jeune malien d’autrefois, qui de par son éducation, était envié et adulé dans la sous-région. Dans les familles, dans la circulation, dans la rue et même sur les lieux de travail, les signes de la mauvaise éducation ne sont-ils pas désormais visibles partout ? Pour preuve, toute la journée, filles et garçons profèrent des insultes grossières. Être mal embouché est dans l’air du temps. Être à la page, c’est porter des pantalons au ras des fesses, se faire découvrir les seins et le bas ventre. L’attentat à la pudeur ne semble plus être condamné par la loi au Mali. Le credo de la génération juvénile actuelle qui occupe les artères de Bamako correspond-il aux valeurs morales prônées dans les familles ?
Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a souligné des défis et contraintes qui entravent la cohésion et le bon fonctionnement de la famille. Elle a cité les dysfonctionnements familiaux liés à la situation économique et financière des membres de la famille qui détermine les dynamiques relationnelles plus que toute autre considération ; l’antagonisme entre certains facteurs exogènes et nos réalités socioculturelles influençant les formes d’organisation et les principes de fonctionnement de la famille en tant qu’entité sociale.
Au chapitre des contraintes, Mme Sangaré Oumou Bah note la faible valorisation des institutions et mécanismes sociaux et/ou communautaires de veille/contrôle et de règlement des questions relatives à la famille ; l’inexistence de données fiables actualisées sur l’évolution de la famille malienne en tant que réalité sociale dynamique et évolutive.
Elle a assuré que la prise en compte de ces défis et contraintes, qui appellent à des actions appropriées, permettra de rétablir la famille malienne dans ses vraies fonctions. Et d’ajouter que la présence des aînés, l’institutionnalisation du Mois de la solidarité, la Politique nationale de la promotion de la famille sont autant de leviers propres à contribuer à rebâtir la famille malienne dans toute sa diversité.
Mme Sangaré Oumou Bah a engagé les participants à la réflexion pour renforcer la cellule familiale conformément aux prescriptions de la Politique nationale de promotion de la famille : « une famille viable et autonome, attachée à nos valeurs socioculturelles, portée par nos valeurs spirituelles et respectueuses des institutions, des droits humains et de l’environnement ».
Par ailleurs, les participants à cette rencontre ont pris connaissance du contenu de la Politique nationale de la Promotion de la Famille, à travers un exposé du directeur national de la promotion de l’enfant et de la famille, Bakary Traoré. Adoptée en octobre 2015, le document en question et son Plan d’action pour la période 2016-2020 sont, de son point de vue, la concrétisation de la volonté politique des pouvoirs publics de rétablir la famille dans sa fonction hautement sociale et d’honorer leurs engagements au plan régional et international.
La Politique nationale de promotion de la famille ambitionne ainsi d’apporter des solutions aux problèmes majeurs de la famille malienne. Fondamentalement, elle vise à renforcer les principales fonctions de la famille menacées aujourd’hui : la fonction de reproduction, de production, les fonctions socioculturelles, affectives et de protection. L’objectif général est de renforcer les liens familiaux par la consolidation de la fonction de socialisation en vue d’une meilleure participation de la famille à la vie publique et au développement de la société malienne.
D’un coût estimé à 22,2 milliards FCFA, le Plan d’action 2016-2020 sera financé principalement (60 %) par les ressources de l’État.
Mariam A. Traoré
Chargée de communication au MPFEF