La migration irrégulière est un phénomène qui préoccupe plus d’un. Malgré les nombreuses morts, les disparitions qu’elle cause, des maliens, à la recherche du mieux être, frappés par le non assouplissement des conditions de délivrance de visas, ne renoncent pas de passer par cette voie au risque de leur vie. Soucieuse de cette situation qui a engendré la mort des centaines de morts maliens sur l’eau en 2015, l’Association Malienne des Expulsés (AME a organisé le 14 mai 2016 à la Maison de la Presse, une journée d’échange et de concertation sur la problématique de la migration. C’était sous la présidence du chef de cabinet du Ministre des Maliens de l’Extérieur, Mme Mah Hawa Haidara, en présence du président de l’Ame, Ousmane Diarra. Le but était d’essayer de toucher les problèmes de fonds de l’immigration irrégulière afin que soit minimisé la mort des bras valides des zones d’immigration au Mali.
Les chancelleries du Burkina Faso, du Danemark, des Pays Bas, les Organisation de la société civile, les médias ont pris part aux débats développés par le conseiller technique du Ministère des maliens de l’extérieur, Broulaye Kéita, l’universitaire Pr Kaourou Dougouré, Ladji Doucouré ancien migrant, El Béchir Sangaré d’Amnesty International. Les cinq points majeurs du sommet de la Valette ont été l’objet de discussions entre les orateurs et l’assistance. Il s’agit de l’avantage des migrations en termes de développement et lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées, migration légale et mobilité protection et asile prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et lutter contre ces phénomènes, la question de retour, réadmission et réintégration.
Le conseiller technique du Ministère des maliens de l’extérieur a insisté qu’à la Valette il n’y a pas eu d’accord à l’Europe et l’Afrique sur la réadmission. Il a expliqué que pour la gestion du fond alloué (1,800 million d’euros), au sortir de la Valette, à 35 pays africains pour lutter contre la migration irrégulière que le Mali n’est qu’observateur. Avant de préciser que des projets maliens à hauteur d’environ 40 million d’euros ont été approuvés. Ils concernent le renforcement de la résilience des individus vulnérables en sécurité alimentaire, le renforcement du rôle de la diaspora, etc.
Pour le professeur Kaourou Doucouré, le problème est que les mesures, décisions prises par les plus hautes autorités et les européens ne sont pas remontées comme il se doit aux populations à la base concernées par le phénomène. Pour diminuer ou amoindrir la migration irrégulière, il faut obligatoirement le développement solidaire, il faut créer des coopératives agricoles dignes de ce nom pour maintenir les bras valides, présenter des solides projets de développement tant collectif qu’individuel. « Il faut une vraie politique agricole, a-t-il dit, avant d’inviter le gouvernement à transformer en loi à l’assemblée nationale le document de politique nationale de migration contraignante en son état actuel. » Pour Elbéchir Singaré, le problème de la migration irrégulière ne peut être résolu sans une véritable politique de développement des pays d’origine. «La migration irrégulière est aussi faite, car on ne donne pas de visa aux demandeurs. L’assouplissement des conditions de délivrance des visas est fondamental pour réduire le problème », déclare Elbéchir. Ladji Niagané a souligné que c’est la mauvaise gouvernance qui est à la base de la migration irrégulière.
Hadama B. Fofana