BAMAKO - Des membres d`une unité d`élite de l`armée malienne, mis à l`écart après des attaques contre les putschistes de 2012 dans lesquelles étaient impliqués certains de leurs responsables, ont demandé à aller au front, lors d`un rassemblement organisé à Bamako.
"Nous demandons qu`on rétablisse notre corps, parce que nous voulons aller au front. La guerre ne peut pas se passer de nous", a déclaré à l`AFP l`adjudant-chef Yaya Bouaré, du Régiment des commandos parachutistes (RCP) familièrement appelé unité des "Bérets rouges", qui fut jusqu`à 2012 un corps d`élite de l`armée malienne.
Il s`exprimait lors du rassemblement organisé jeudi dans le camp servant de basse au RCP. A cette occasion, les Bérets rouges ont également célébré la mise en liberté provisoire, la veille, de onze des leurs parmi 29 militaires et policiers maliens qui avaient été arrêtés en 2012 après des attaques à Bamako qualifiées par les autorités de tentative de contre-coup d`Etat.
Depuis ces attaques, qui se sont déroulées entre le 30 avril et le 1er mai 2012, environ 800 des 1.150 éléments du RCP sont restés à Bamako et n`ont pas perçu leurs salaires depuis huit mois, a-t-on indiqué dans leur camp, en dénonçant une mise à l`écart.
"Du général au dernier soldat (du RCP), tous ont été redéployés dans les autres unités de l`armée", a soutenu l`adjudant-chef Yaya Bouaré.
Officiellement, "le régiment n`a jamais été dissous", assure-t-on au
ministère malien de la Défense, sans plus de détails.
Selon l`adjudant-chef Yaya Bouaré, les membres du RCP "ne rêvent que
d`aller combattre" les groupes armés liés à Al-Qaïda ayant pris entre fin mars
et début avril 2012 le contrôle des régions du nord du Mali, dont ils sont en
train d`être chassés par les armées française et malienne, ainsi que des
troupes africaines.
"Les Français font ce qu`ils peuvent, mais il reste à l`armée (malienne) de
finir le boulot", a-t-il estimé.
Les Bérets rouges ont été accusés par les autorités d`avoir tenté, en vain,
de reprendre des positions tenues par les militaires dits "Bérets verts"
dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avaient renversé le 22 mars
2012 le président Amadou Toumani Touré, un ancien Béret rouge.
Lors du rassemblement de jeudi, les militaires avaient revêtu leurs
uniformes et bérets, mais aucun d`eux ne portait d`arme. Leurs épouses
arboraient pour la plupart des foulards rouges, par solidarité, disaient-elles.