Les différentes composantes de la société civile se sont regroupées, les 13 et 14 mai 2016 au Centre international de conférence de Bamako (CICB), dans le cadre d’un forum dont l’objectif était de contribuer à une participation efficace et productive de la société civile dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sur la base de l’engagement de toutes les parties prenantes conformément aux dispositions de l’article 51 dudit accord.
Le thème retenu était : « Contribution de la société civile à la mise en œuvre de l’Accord de paix: état de mise en œuvre, progrès réalisés, obstacles rencontrés et les mesures prises pour endiguer ces difficultés ».
La cérémonie d’ouverture de ce forum était placée sous la présidence de l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, accompagné pour la circonstance par les partenaires internationaux.
La crise institutionnelle et sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012 est la traduction des limites des politiques des différentes Républiques notamment en matière des reformes institutionnelles et de la décentralisation. Des politiques qui ont pour tares, entre autres, l’inexistence d’impacts significatifs de la croissance économique sur le revenu des ménages, l’exacerbation de l’extrême pauvreté parmi les populations tant urbaines que rurales, la génération de la corruption à l’ensemble du corps social, l’incivisme et l’insécurité. Etc.
Face à ce péril national, les initiateurs de ce forum ont estimé à juste titre qu’il est une obligation citoyenne, un devoir patriotique et de reconnaissance à l’endroit du pays, que chacun donne du sien en fonction de ses capacités de réflexions et d’actions.
« Certes, l’Accord pour la Paix et la réconciliation signé comporte des insuffisances, mais il a été accepté par la majorité de la classe politique et des organisations de la société civile comme une étape importante, comme un instrument susceptible de ramener la paix et la stabilité en réunissant autour d’une même table les Maliens pour rechercher ensemble les remèdes aux crises successives que connait leur pays depuis l’indépendance » a exprimé le Président du Forum, Ahmed Mohamed Ag Hamani.
Dans le sens de l’article 51 de l’Accord, ce forum vise spécifiquement les organisations de la société civile malienne à l’échelle nationale et advient à la suite d’autres initiatives. Ainsi, sa spécificité réside dans son approche holistique et inclusive et dans ses objectifs visant à renforcer les dynamiques de consolidation de la paix conduites par les OSC et à mettre en place un mécanisme fonctionnel de contribution et de monitoring de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
Les participants, deux jours durant, ont fait l’état des lieux de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, en vue d’identifier et d’analyser les progrès et les contraintes liées à la mise en œuvre de l’Accord, notamment les contraintes d’ordre politique, institutionnel, sécuritaire, socio-économique et culturel. Ils ont, en sus, réfléchi de manière plus approfondie à l’organisation et au fonctionnement du mécanisme de la société civile qui vise l’observation, la veille et l’alerte de la mise en œuvre de l’accord ; formulé des recommandations et propositions pour aider à la mise en œuvre des engagements contenus dans l’Accord ; proposé des alternatives pour les dispositions dont la mise en œuvre requiert de tenir compte de certaines sensibilités et réalités. Une dynamique qui aura permis enfin de créer une synergie des efforts et de la contribution de la société civile malienne pour accompagner la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.
Seydou Karamoko KONÉ