Le 9 mai, le Bureau Régional de la MINUSMA à Tombouctou, à travers la Section des Affaires Civiles, a remis à l’Académie d’Enseignement de Tombouctou un important lot de mobilier scolaire composé de 700 tables-bancs, 42 bureaux maitres, 42 chaises maitres et 21 tableaux mobiles. Financé à hauteur de trente millions (30. 000.000) de francs CFA, ce Projet à impact rapide (QIP) vise à encourager la réouverture des écoles et le redéploiement des enseignants dans les localités affectées par le conflit.
La cérémonie de remise, présidée par le Gouverneur de la Région de Tombouctou Adama Kansaye, a rassemblé le Directeur Adjoint de l’Académie de Tombouctou, le corps enseignant, le chef du Bureau Régional de la MINUSMA par intérim, ainsi que d’autres représentants de la MINUSMA. « Il est important, pour la population, de savoir que la MINUSMA est là en tant qu’amie et partenaire du Mali. Ce geste contribue aux efforts que nous sommes en train de mener pour stabiliser la région » a indiqué le Gouverneur de la Région de Tombouctou. Pour sa part, Ouaya Seyo Tamboura, Directeur Adjoint de l’Académie d’Enseignement de Tombouctou, s’est dit très reconnaissant envers la MINUSMA pour ses engagements en faveur de la paix. «Vous venez de nous enlever des grosses épines du pied à travers cette donation, qui est une source de motivation pour le corps enseignants et les élèves » a t-il déclaré. Poursuivant le but de ce projet, l’Unité de la Coopération civilo -militaire (CIMIC) de la MINUSMA distribuera prochainement dans les écoles jugées prioritaires par l’Académie d’Enseignement de Tombouctou plus de 5000 kits scolaires.
Équiper les écoles contribue à l’atteinte des objectifs du système éducatif malien
«La réouverture des écoles est un point crucial et catalyseur pour la stabilisation et le retour d’une paix durable» a souligné Mamane Sani Moussa, chef du Bureau régional de la MINUSMA par intérim. En effet, les écoles sont un facteur de cohésion sociale et du retour de l’autorité de l’État, où tous les acteurs – le gouvernement, les groupes armés et les communautés – ont un intérêt et un rôle à jouer. Le redéploiement des enseignants dans les localités affectées par le conflit peut ouvrir l’accès à des initiatives pour le rétablissement des services de l’État, notamment la sécurité, la santé et le service financier. La réouverture des écoles, encouragera en même temps le retour des communautés et le redéploiement des représentants de l’État.
Pour rappel, au début de l’année scolaire en octobre 2015, le bureau régional de la MINUSMA de Tombouctou a commencé le monitorage et un plaidoyer pour le retour effectif à l’école. En ce moment-là, 93 sur un total de 613 écoles (15%) de la région de Tombouctou restaient fermées. La plupart d’entre elles ne fonctionnaient plus depuis le début de la crise au Mali en 2012, principalement à cause des déplacements massifs de population, à l’intérieur du pays et dans les pays voisins comme la Mauritanie et le Burkina Faso.
Dans ce contexte, le bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou a entamé une série d’initiatives visant à encourager la réouverture des écoles, notamment dans les localités les plus critiques pour la stabilisation de la région. Cette démarche a été prise en coordination avec les autorités locales, notamment celles de l’éducation et ensemble avec les autres composantes de la Mission Onusienne et les Agences de l’ONU.
Un effort conjoint de l’ONU au Mali
Remarquables sont les actions sur l’axe routier Tombouctou-Goudam. A Acharane, où plusieurs incidents sécuritaires ont été enregistré, la MINUSMA a identifié le besoin de mobilier scolaire pour son école primaire, que l’UNHCR a financé. A cet effet, le contingent Indonésien de la MINUSMA a fourni des kits scolaires pour 73 élèves retournant à cette école et 80 à l’école de Tintelout, qui se trouve aussi sur l’axe. De son côté, la Division des Affaires Civiles de la MINUSMA a développé des projets pour reconstruire et équiper trois écoles dans des endroits critiques pour le retour des réfugiés, à savoir Amachachar et Doukiré sur l’axe Tombouctou-Goudam et Garey dans la commune de Haribomo, Gourma Rharous.
Chaque Agence onusienne menant des activités opérationnelles au Mali a joué un rôle dans cet effort conjoint. Notamment, l’UNICEF, OCHA et l’UNHCR ont fourni leur expertise sur des questions techniques. Quant au service déminage de la Mission onusienne UNMAS, il a conduit des inspections sur les menaces d’engins non explosés et mines dans des écoles précédemment occupées par des groupes armés. La FAO a fourni des cantines scolaires et l’OMS a pris en compte des besoins des centres de santé communautaire en soutien des écoles. Dans l’ensemble, ces efforts coordonnés avec les autorités régionales de l’éducation ont abouti à la réouverture de 41 écoles de la région à la fin d’avril 2016, permettant ainsi à 5171 enfants de reprendre le chemin de l’école pour la première fois depuis 4 ans, ce qui constitue une action d’une très haute portée.