Elle s’exprime d’une voix posée, presque discrète. La professeure Sidibé Traoré est un mélange de rondeur et de fermeté, qui inspire naturellement le respect. Ce qu’elle a accompli parle pour elle. Endocrinologue et diabétologue, son champ d’action englobe les maladies métaboliques en général et le diabète en particulier. A l’heure où cette maladie fait figure de fléau dans les pays en développement, en Afrique de l’Ouest notamment, le Mali peut se targuer d’être précurseur dans la prise en charge des diabétiques. Une avancée que le pays doit entre autres à Assa Sidibé Traoré, qui dirige le service d’endocrinologie de l’Hôpital du Mali, dans le quartier de Missabougou, dans l’est de Bamako.
L’endocrinologie avait semblé à Mme Traoré, au moment de choisir sa spécialité, être un choix judicieux, ne serait-ce qu’en observant l’endémie malienne de goitres, provoqués par une augmentation du volume de la glande thyroïde. Une bonne intuition, puisqu’elle sera, après son diplôme en 1985, le premier endocrinologue du Mali.
Elle est originaire de la ville de Nioro du Sahel, dans la région de Kayes, dans l’ouest du Mali, près de la frontière mauritanienne. Aussi loin que ses souvenirs remontent, elle a toujours voulu être médecin.Au moment où elle termine ses études générales à Bamako, le Mali n’a pas les moyens d’assurer la formation de tous ses futurs médecins. Direction la France. Elle débarque à Marseille fin 1971. De son arrivée, elle se rappelle « surtout le changement de climat ». « C’était l’automne, il faisait gris et il pleuvait....
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