«La société EDM SA informe son aimable clientèle que les délestages et coupures d’électricité sont le fait de transformateurs de distribution inappropriés et défaillants donc, de son incompétence avérée». Telle aurait dû être la quintessence des messages de ladite société à l’adresse de ses abonnés.
L’une des principales causes des coupures d’électricité surtout à Bamako est sans conteste la défaillance des transformateurs de distribution. Après enquête, il nous revient en effet que la société EDM s.a utilise la plupart du temps des transformateurs de distribution d’une capacité de 300 KVA. Ce, aussi bien en périodes de faible que de grande consommation.
La demande étant très forte pendant la seconde (Mars – Avril et Mai), ces appareils ne parviennent à supporter les charges. Et ils cèdent tout naturellement. Conséquence: ce sont plusieurs secteurs qui sont privés d’électricité. S’en suit alors un communiqué laconique de la société à son «aimable clientèle» pour justifier l’incurie.
La société procède en ce moment, et suite au grand tollé perceptible, à l’installation de matériels plus adaptés à savoir, des transfos de 400 KVA. Le résultat est plus que probant : les coupures ont baissé dans de nombreux secteurs. Le gâchis est, en tout cas consommé.
Photo : Un transformateur de distribution de 400 KVA
L’on constate nettement que les responsables de la société en question ont manqué de vision et d’anticipation. Le volume de consommation de l’électricité surtout dans le district de Bamako ne fait que s’accroître (une augmentation d’environ 30% ces 5 dernières années). Et «l’aimable clientèle» s’acquitte forcément de ses devoirs en payant régulièrement sa consommation. Le constat est patent: les guichets de la société ne désemplissent pas et il arrive d’ailleurs, pour cause d’affluence, que certains n’arrivent pas à s’acquitter de leurs factures. Et le manège dure maintenant depuis plusieurs années.
En clair, ce n’est pas faute de ressources financières. Le propre d’une entreprise sérieuse consistant d’abord à investir dans les moyens de production, EDM devrait impérativement revoir ses installations et les adapter à la demande avant et no après. Ce qui n’a pas été fait. Elle a plutôt procédé à des recrutements complaisants et superflus ignorant les charges. Voilà tout le problème. Et c’est «l’aimable clientèle» qui est encore et toujours appelée à payer le prix fort. Personne ne demande de situer les responsabilités et de corriger le ou les coupables. Ainsi va le Mali !
B.S. Diarra