Une vision claire de la recherche scientifique et de l’innovation technologique à inscrire dans le long terme et dans les priorités de développement national
La recherche scientifique et l’innovation technologique constituent les éléments moteurs du développement économique, social et culturel d’un pays. Elles contribuent efficacement à la réduction de la pauvreté, à la prévention des maladies et à la sauvegarde de l’environnement et, à ce titre, constituent aussi une des priorités du président de la République. Pour se doter d’une politique nationale de recherche scientifique et technologique intégrant tous les secteurs de développement, le département créé à cet effet, organise des assises nationales de la recherche scientifique dont les travaux ont démarré hier dans la salle de presse du CICB.
La cérémonie de lancement à laquelle ont participé des membres du gouvernement, des anciens ministres, des élus (députes et maires) était présidée par le Premier ministre Modibo Keita. L’importance du capital scientifique et technologique dont dispose notre pays avec des acquis notables dans les domaines de la recherche agricole, du bâtiment et des travaux publics n’a pas échappé à l’appréciation des différents intervenants.
Le ministre de la Recherche scientifique, Mme Assétou Founé Samaké Migan, a salué l’initiative du chef de l’Etat, du Premier ministre et de tous ceux qui ont œuvré pour la tenue de ces assises qui permettront à la recherche de jouer pleinement son rôle inestimable dans les divers domaines du développement. Mme Assétou Founé Samaké Migan a associé à la recherche les communautés à la base qui ont effectivement des talents cachés tout comme l’art qui, de nos jours, peut aussi être un moteur de l’innovation et de la science technologique.
Elle a également énuméré les maux dont souffre notre système de recherche. Bien qu’elle affiche des résultats probants dans certains domaines, la recherche reste confrontée à d’énormes difficultés parmi lesquelles : l’insuffisance de ressources humaines, le faible financement de la recherche même mais aussi la mauvaise gouvernance du secteur, le manque de coordination des programmes et projets de recherche des différentes institutions elles-mêmes réparties entre plusieurs départements ministériels. Il faut ajouter à tout cela l’émiettement des ressources à travers une multiplication et une superposition des priorités puis la faible valorisation des résultats de la recherche et enfin le manque de visibilité. « Ces insuffisances, a insisté Mme Assétou Founé Samaké Migan, freinent considérablement l’intégration efficace et efficiente des programmes et des activités de recherche ainsi que l’édification d’une recherche scientifique, technologique et d’innovation d’envergure nationale capable de contribuer à la construction d’une économie émergente. Il est donc urgent d’adopter une stratégie cohérente qui permettrait une intégration dynamique des activités scientifiques et technologiques dans les priorités de développement national. »
Pour Mme Beatrice Meyer, le chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de l’éducation, la tenue de ces assises témoigne de l’importance que la Mali attache au domaine scientifique. Elle a rappelé que la recherche scientifique et l’innovation technologique peuvent contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable. Pour elle, la rencontre en cours doit permettre de faire un diagnostic sans complaisance de la recherche surtout que notre pays dispose d’un grand capital. Afin d’obtenir des avancées significatives, Mme Beatrice Meyer a demandé aux chercheurs d’avoir eux-mêmes une vision claire de la recherche scientifique et de l’innovation technologique puis de l’inscrire dans le long terme.
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