Le nouveau gouverneur de la Région de Sikasso, Bougouzanga Coulibaly, vient de séjourner dans le cercle de Kadiolo afin de s’imprégner des préoccupations de la population. Le chef de l’exécutif régional était accompagné d’une forte délégation composée de responsables régionaux des structures techniques et des unités de forces armées et de sécurité.
Le 9 mai, le gouverneur a été accueilli sur l’espace public de l’école Diallacoro. L’accueil populaire a mobilisé également les responsables administratifs, politiques, les chefs traditionnels et les notables. Tous étaient fiers du choix de le cercle comme première étape de la tournée de prise de contact du nouveau gouverneur.
Dans leurs discours de bienvenue, le maire de la commune rurale de Kadiolo, Téna Dembélé, et le préfet du cercle, Lassana Sékou Camara, ont félicité le gouverneur pour la confiance placée en lui avant de l’assurer de leur disponibilité à œuvrer à la réalisation des objectifs de développement de la Région de Sikasso et particulièrement du cercle de Kadiolo.
Bougouzanga Coulibaly a expliqué que le but de cette visite était de discuter avec les populations de leurs préoccupations du moment et d’envisager ensemble les moyens susceptibles d’apporter des réponses efficaces aux attentes prioritaires.
C’est dans cet esprit qu’après la cérémonie d’accueil, le gouverneur a présidé une conférence avec les cadres régionaux et locaux des structures techniques et les responsables des unités des forces armées et de sécurité, les leaders villageois et religieux, les représentants de la société civile, des femmes et des jeunes.
L’exposé du préfet établit que l’administration générale du cercle de Kadiolo est confrontée à des difficultés comme l’insuffisance du personnel d’exécution, la vétusté et le mauvais état des locaux (bureaux et résidences), la faiblesse notoire des dotations financières de l’Etat.
Dans le domaine de l’agriculture, pour la dernière campagne agricole, sur une prévision de 26.000 tonnes de coton graine, le secteur CMDT de Kadiolo a récolté 19 326 tonnes, soit un taux de réalisation de 64%.
En matière de santé, le préfet a signalé la vétusté du parc automobile du centre de santé de référence qui ne dispose que d’un seul véhicule en état de rouler.
L’administrateur a aussi évoqué la situation de l’environnement dans le cercle en soulignant que depuis le 19 février 2015, des milliers d’orpailleurs occupent la forêt classée de Lougani, communément appelée « site d’orpaillage de Massiogo ». De même que des périmètres miniers de la société minière SOMISY sont fréquemment envahis par des orpailleurs venant de différents pays de la sous-région.
Abordant la question de la coopération transfrontalière, le préfet a fait état de conflits autour des terres cultivables, surtout entre villages frontaliers maliens et ivoiriens. En effet, si la frontière avec le Burkina Faso est entièrement matérialisée, celle avec la Côte d’Ivoire ne l’est pas. Les différentes administrations s’emploient à résoudre ces conflits.
Des sujets comme la mauvaise organisation de l’orpaillage, l’envahissement des périmètres miniers de la SOMISY par les chercheurs d’or, le raccordement de la mine d’or de Syama au réseau électrique national, le bitumage de l’axe routier reliant Kadiolo à Zégoua et Kadiolo à la route nationale 7, les tracasseries policières, ont fait l’objet d’échanges parfois vifs. Le gouverneur assure avoir pris bonne note de tous les problèmes évoqués.
Après cette conférence, Bougouzanga Coulibaly a visité les logements sociaux dont les travaux de viabilisation sont en cours de finition, la ferme avicole d’un jeune diplômé, le site d’orpaillage de Massiogo, la mine d’or de Syama et le chantier de construction du nouveau siège de la mairie de la commune de Fourou qui va coûter 176 millions de Fcfa.
C. BATHILY
AMAP-Kadiolo