Depuis la restauration, dans notre pays, de la démocratie en 1991, la cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs sur la tombe du premier président du Mali est devenue une tradition. Chaque année, le président de la République sacrifie à ce rituel le 16 mai, date anniversaire de la mort de Modibo Kéïta, la cérémonie marquant le respect que l’institution porte à ce grand homme.
Cette année, celle du centenaire de la naissance du premier président, Ibrahim Boubacar Kéïta n’a pas dérogé à la tradition. C’était hier, au cimetière de Hamdallaye, en présence des présidents des institutions de la République, du Premier ministre Modibo Kéïta, des membres du gouvernement, du représentant de l’Union européenne, de la famille du disparu, des membres du comité d’organisation du centenaire et des anciens compagnons de Modibo Keïta.
Après l’accueil du chef de l’Etat, la fanfare nationale procède à l’exécution de l’hymne national. Ibrahim Boubacar Keïta passe en revue un détachement de la garde présidentielle, salue les corps constitués et s’avance vers l’entrée cimetière. Accompagné des présidents des institutions, il dépose la gerbe de fleurs sur la tombe de Modibo Kéïta. Deux clairons jouent la Sonnerie aux morts. Puis le silence revient. Le président reste immobile quelques minutes, visiblement sous le coup de l’émotion.
S’adressant à la presse nationale après la cérémonie, le président de la République évoque le devoir de reconnaissance et le mérite d’un homme qui a servi jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême, son pays, son peuple, l’Afrique et la dignité humaine. Chaque année, c’est la « même émotion, très vive qui nous étreint », avoue Ibrahim Boubacar Keïta. « Me trouvant ici, j’ai le sentiment d’être porteur de l’émotion de l’ensemble du Mali, je suis envahi par cette émotion ». C’est comme si cela venait de se passer, comme si nous venions juste de procéder à l’inhumation de l’illustre disparu, assure-t-il.
Pour le chef de l’Etat, « Modibo Kéïta est ce sentiment diffus en nous, mais très présent. » Car il a donné à notre pays une très forte dignité et une très forte fierté sur l’échiquier international. Quant à ce devoir là, parmi ses nombreuses charges, il est en même temps l’un des plus douloureux et l’un des plus beaux, a-t-il souligné. Et le chef de l’Etat de faire le vœu : « Puissions-nous ne jamais y faillir. Chaque année, chaque fois l’an révolu, que nous puissions venir ici faire cet hommage au grand homme qui l’a mérité. »
S. DOUMBIA