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Optimisme pour l`avenir politique au Mali après la guerre, en dépit des défis
Publié le vendredi 1 fevrier 2013  |  AFP




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BAMAKO, Rétablissement de la sécurité, réconciliation
nationale, reconstruction, retour des réfugiés et de l'administration dans le
Nord, élections: après la guerre, de nombreux défis attendent le Mali, mais
les acteurs politiques se déclarent dans l'ensemble optimistes pour l'avenir.
"On n'est plus très loin de la libération du territoire, même s'il faut
être conscients que nous aurons une période d'instabilité dans certaines
régions du pays. Mais il y a aujourd'hui plus de raisons d'être optimiste que
d'être pessimiste", déclare à l'AFP l'ex-ministre malien Tiebilé Dramé.
Selon M. Dramé, un des responsables d'une coalition de partis opposés aux
putschistes ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) en mars
2012, "il y aura d'énormes défis à relever mais l'extraordinaire solidarité
internationale qui a été exprimée" au Mali "est un motif de satisfaction et
d'encouragement".
Il faudrait toutefois, insiste-t-il, "un dialogue inter-Maliens" à engager
dès maintenant puis, à la fin de la guerre, "des états-généraux de la Nation"
qui conduiraient aux élections, les "deux volets essentiels du processus
politique".
L'année 2012 a vu le Mali plonger dans une crise sans précédent: attaques
lancées en janvier contre l'armée, suivies du coup d'Etat le 22 mars qui a
précipité la chute des régions du Nord aux mains de groupes armés, dont des
islamistes liés à Al-Qaïda, qui ont y commis de nombreuses exactions.
Depuis trois semaines, l'armée française et l'armée malienne mènent avec
succès pour l'instant une opération d'envergure pour en chasser les groupes
islamistes armés, qui ont évincé sur le terrain leurs ex-alliés rebelles
touareg.
Une force africaine est également en cours de déploiement au Mali, qui
devra à terme pendre le relais de l'armée française.
Une conférence des donateurs organisée le 29 janvier a permis de recueillir
plus de 455 millions de dollars (338 millions d'euros pour les besoins
militaires et humanitaires du pays, selon l'Union africaine (UA).
Après la guerre, il y aura "beaucoup de choses à faire, parce que le
problème du Mali est d'abord un problème de développement. Il faudra penser à
la reconstruction et au développement de l'ensemble des régions, pas seulement
de celles du Nord", analyse Madou Diallo, professeur de droit international à
l'Université de Bamako.

"L'espoir est permis"

"Mais l'espoir est permis, avec l'implication des Français" sur le terrain
"et la conférence des bailleurs de fonds", ajoute-t-il
Parmi les défis à relever, figurent le rétablissement de la sécurité et de
l'administration dans les zones qui étaient occupées par les jihadistes, le
retour et la réinstallation des déplacés et réfugiés - près de 400.000
personnes ont fui leurs domiciles en un an - et l'organisation d'élections
générales pour installer de nouveaux dirigeants, mettant ainsi fin à la
transition mise en place après le putsch qui a déstabilisé les institutions.
Des négociations devront aussi s'engager avec des groupes armés qui
rejettent "le terrorisme" et la partition du pays, en particulier la rébellion
touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), qui
figurant dans une "feuille de route" pour l'après-guerre que viennent de voter
les députés.
Le président par intérim Dioncounda Traoré a affirmé qu'il souhaitait
organiser les élections si possible "avant le 31 juillet".
"Les contraintes temporelles sont arithmétiquement jouables. Avant juillet,
l'Administration peut être remise en place, les réfugiés et déplacés peuvent
retourner chez eux. Tout le processus électoral peut être mis en place",
affirme Boubacar Touré, du Rassemblement pour le Mali (RPM, de l'ex-Premier
ministre Ibrahim Boubacar Keïta).
Madou Diallo met cependant en garde contre un scrutin à la saison des
pluies (de juin à octobre), pendant laquelle de nombreuses localités rurales
sont difficilement accessibles.
Seule voix discordante sur l'avenir politique du pays, Younouss Hamèye
Dicko, responsable d'une coalition favorable aux putschistes et opposée aux
autorités de transition, ironise sur "des miracles" annoncées.
"Je ne vois pas comment, d'ici à juillet, on peut tenir des élections.
(...) L'administration n'est pas encore redéployée sur le terrain, les
réfugiés et déplacés ne sont pas encore de retour, le tissu social n'est pas
encore recousu et la paix n'est pas encore assurée. Donc, j'ai un doute
scientifique", dit-il.
str-cs/stb/jmc

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