A travers une cérémonie solennelle tenue, hier lundi 16 mai au CICB, sous la présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, la nation malienne a rendu un hommage officiel au tout premier président du Mali indépendant, Modibo Keïta.
16 mai 1977-16 mai 2016, il y a de cela 39 ans que disparaissait, le président Modibo Keïta, père de l’indépendance du Mali. Né le 4 juin 1915 et décédé en 1977, « le passage de l’homme qui a conduit les destinées du Mali de son accession à l’indépendance en 1960 à 1968, a été très bref certes, mais très glorieux », a déclaré le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
C’est pour magnifier ce passé glorieux que le président IBK a pris l’initiative en juin 2015 de célébrer le centième anniversaire de la naissance du premier président du Mali indépendant, Modibo Keïta, pour mieux édifier la jeune génération sur son histoire. C’est dans cette dynamique que sous la houlette du Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, la Commission Nationale d’Organisation du Centenaire mise en place pour l’occasion a, depuis le 11 juin 2015 (lancement officiel des activités de célébration du centenaire du président Modibo Keita ndlr), mené toute une série d’activités pour explorer les multiples dimensions de l’homme. Au nombre desquelles, le symposium sur la vie et l’œuvre du président Modibo Keïta, la rebaptisassions de l’Aéroport International de Bamako Sénou en son nom, l’enseignement d’une leçon modèle inspirée de sa vie et de son parcours dans les écoles à travers tout le pays, entre autres.
Une célébration qui a été couronnée par une cérémonie d’hommage officiel qui lui a été rendu hier lundi au CICB par les autorités au nom de l’ensemble du peuple malien. Dans la matinée, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu au cimetière de Hamdallaye où l’illustre disparu repose, pour déposer une gerbe de fleurs sur sa tombe. Un évènement qui, sans nul doute, est d’une portée historique pour la jeune génération qui connait peu l’histoire de celui qui, dira IBK a posé les premiers jalons de la nation malienne.
Pour rappel, renversé par un coup d’Etat militaire conduit par le jeune lieutenant d’alors, Moussa Traoré, en 1968, le père de l’indépendance du Mali passera neuf longues années dans les geôles avant de rendre son dernier souffle un certain 16 mai 1977. Cependant, l’objectif recherché par les autorités à travers cette commémoration consiste à corriger une erreur commise dans le passé, sans aucune prétendre remuer le couteau dans la plaie.
« Ce que l’histoire n’aura pas permis de voir en une époque, l’histoire l’aura enregistré pour une autre époque. Ce qui n’a pas été fait hier, comme devoir d’honneur de la Nation, a été fait aujourd’hui comme devoir de mémoire et exigence du poids de l’histoire » a déclaré la ministre de la Culture, de l’Artisanat et di Tourisme, N’Diaye Ramatoulaye Diallo.
Selon elle, l’ordre des choses aurait voulu que cet hommage soit rendu par la nation il y’a 39 ans lors du décès du premier président du Mali indépendant en détention.
Mais dit-elle, « on ne bâtit pas demain sur le sable argileux d’un passé trouble. On bâtit demain sur le socle des valeurs qui ont fait hier ».
Selon la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, N’diaye Ramatoulaye Diallo, l’hommage national qui a été rendu au président Modibo Keïta lève l’équivoque et parfois le quiproquo du peuple malien face à celui qui, près de 40 ans après sa mort, reste une source d’inspiration par son itinéraire politique, sa rigueur morale, son amour ardent pour la patrie et son sens élevé du devoir.
Le président de l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra et le représentant de la famille de Daba Keïta, père de Modibo Keïta, ont tous exprimé leur reconnaissance au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, pour avoir initié la célébration de son centenaire.
L’évènement a été marqué par la projection d’un film documentaire de près d’une heure sur le parcours politique de Modibo Keïta.
Lassina NIANGALY