GAO (Mali), Le maire de Gao, la grande ville du nord du
Mali, a appelé vendredi à "rentrer sans aucune crainte" les membres des
minorités arabe et touareg ayant fui par peur de représailles après le départ
des jihadistes, et a garanti leur "sécurité".
"Aux Touareg et Arabes, les portes de Gao leur sont grandement ouvertes.
Ils peuvent rentrer sans aucune crainte, la sécurité est là, il n`y a aucune
inquiétude pour eux", a déclaré à l`AFP le maire Sadou Harouna Diallo.
Selon l`élu, les Arabes et les Touareg "n`ont rien à se reprocher".
Ces minorités ethniques sont largement accusées par les communautés noires
de la cité (à 1.200 km au nord-est de Bamako) d`avoir "collaboré" avec les
jihadistes qui ont totalement occupé la ville de juin 2012 à fin janvier, y
imposant une vision rigoriste de la charia (loi islamique).
Les salafistes du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de
l`Ouest (Mujao) qui étaient maîtres de Gao, comme les autres mouvements
islamistes qui occupaient le nord du Mali depuis mi-2012, comptent de nombreux
Arabes et Touareg.
"Nous ne pouvons pas nous passer des Arabes. Sans leur apport, Gao n`aura
plus d`économie", a souligné M. Diallo en visitant les ruines de sa mairie,
mise à sac par des hommes du Mujao.
"Les Arabes pèsent lourd dans l`économie locale. S`ils ne reviennent pas,
Gao n`existera plus, et si les Touareg ne reviennent pas, je ne mangerai plus
de fromage et ne boirai plus de lait de vache", des produits vendus par cette
communauté, a-t-il insisté.
Craignant des représailles des habitants, la majorité des Touareg et Arabes
de Gao sont quitté la ville après sa prise par les armées française et
malienne le 26 janvier. De nombreux domiciles et commerces appartenant à des
membres de ces minorités ont été pillés dans les jours qui ont suivi.
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