L’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB), en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’Université du Québec en Outaouais (UQO) l’Université de Montréal (UdeM), a organisé du 11 au 12 mai 2016 au CICB, un colloque international sur le thème : «crises, conflits et communication publique. Tendances récurrentes ou enjeux nouveaux ?». L’ouverture des travaux a été faite par le secrétaire général du Ministère de l’enseignement supérieur, BréhimaKamian, en présence du Recteur de l’ULSHB, Pr Macki Samaké, et la directrice adjointe du bureau de la coopération Suisse au Mali, Stéphanie Guha. Le colloque visait à réfléchir sur le lien entre communication et crises dans les contextes africains et internationaux.
Durant deux jours, des chercheurs et experts venus du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Cap Vert, de France, du Sénégal, du Mali ont tenté de répondre à travers des communications à des questionnements essentiels.
La communication a toujours été un élément crucial de la crise. Ces dernières années, les crises et les conflits qui ont éclaté sur tous les continents ont vu différents acteurs investir le champ de la communication avec des stratégies différenciées, tandis que les médias ont proposé une couverture tributaire des conditions du « terrain ». La « crise malienne » a par exemple été fortement médiatisée, ce qui a abouti à une sur simplification d’un conflit caractérisé par une historicité longue et une complexité plus grande que le laissent généralement supposer les analyses. Plusieurs autres crises africaines et internationales ont été au centre de l’agenda médiatique local, régional et international avec des enjeux à la fois similaires et contrastés, mais tout aussi complexes.
Si le vocable de crise a servi depuis les indépendances à caractériser les États africains, au point que le continent a pu être dépeint comme étant en « crise permanente », la catégorie analytique des crises mérite d’être repensée à la lumière de la conjoncture (sociopolitique, économique, religieuse et environnementale) actuelle.
La « crise africaine », qui a pendant longtemps été quasi systématiquement reliée au sous- développement et a été essentiellement analysée à partir de critères économiques, connaît actuellement un élargissement de l’espace d’analyse et touche « par le bas » les sphères religieuse, politique, médiatique et symbolique.
Le colloque visait à réfléchir sur le lien entre communication et crises dans les contextes africains et internationaux. Les analyses attendues devaient également se pencher sur la notion de crise à travers ses dimensions multidisciplinaires.
L’événement s’adressait à tous ceux qui s’intéressent à la communication en période de crise (y compris dans les organisations privées ou publiques) ou à la communication dans les conflits. Etaient sollicitées notamment des communications de chercheurs universitaires, de responsables institutionnels, de professionnels des médias ou d’acteurs de la société civile axées autour des questions communicationnelles et/ou sociopolitiques, relatives à la compréhension, à la gestion, à la médiatisation et à la résolution des crises et des conflits.
Les questionnements suivants pouvaient guider les propositions de communication, mais cette liste n’était pas exclusive: Quels sont les rapports entre communication et crise ? Quelles sont les spécificités de la communication en temps de crise ? Quelles distinctions conceptuelles sont pertinentes pour clarifier le champ sémantique de la notion de crise ?
Quels sont les déterminants de la globalisation des crises ?
Quels sont les enjeux sociopolitiques de la crise ?
Quels défis interpellent les pouvoirs publics en situation de crise ?
Quelles sont les conditions de la médiatisation des conflits ?
Quels rôles les médias doivent-ils jouer dans la couverture des crises ?
Quelles sont les implications éthiques de cette couverture médiatique ? •...
Quels sont les rapports entre communication et crise ? Quelles sont les spécificités de la communication en temps de crise ? Quelles distinctions conceptuelles sont pertinentes pour clarifier le champ sémantique de la notion de crise ? Quels sont les déterminants de la globalisation des crises ? Quels sont les enjeux sociopolitiques de la crise ? Quels défis interpellent les pouvoirs publics en situation de crise ? Quelles sont les conditions de médiatisation des conflits ? Quels rôles les médias doivent-ils jouer dans la couverture des crises ? Quelles sont les implications éthiques de cette couverture médiatique ?
Selon le Pr Macki Samaké, ce colloque a favorisé l’animation de la vie intellectuelle de l’Ulshb pour le bénéfice des enseignants-chercheurs, des étudiants, des pouvoirs publics. En effet, dit le Recteur Samaké, analyser la crise, ses causes et dynamique à partir d’une perspective communicationnelle, c‘est se donner les moyens de saisir dans toute sa complexité un phénomène qui interpelle toutes les disciplines et dont la solution passe nécessairement par un dialogue de l’ensemble des disciplines par la communication.
Pour le Secrétaire Général du ministère de l’enseignement supérieur, la tenue de ce colloque tombait au moment que le gouvernement malien a pris des dispositions pour améliorer la communication gouvernementale (conseil des ministres 4 mai 2016) qui peine à atteindre l’efficacité qu’on est en droit d’en attendre, dans le contexte de cirse actuel.
Selon B Kamina, la thématique du colloque a apporté un éclairage utile à la résolution des problèmes auxquels nos nations sont collectivement confrontées.
Alassane Cissé