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Le chantage de la CMA : Pas de cantonnement sans mise en place des patrouilles mixtes et des autorités intérimaires
Publié le mercredi 18 mai 2016  |  L’Informateur
Rencontre
© aBamako.com par A.S
Rencontre IBK-CMA-Plateforme
Bamako, le 27 février 2016 le président Ibrahim Boubacar Keita a rencontré les groupes armés a Koulouba




Pressée de toute part, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ne veut rien lâcher alors que le blocage actuel a favorisé la recrudescence des attentats terroristes et le retour des islamistes dans leur fief.

La CMA n’a rien appris et rien oublié. Les pressions de la communauté internationale en faveur d’un pas décisif dans la mise en œuvre de l’accord inter malien d’Alger n’ont rien changé. Elle vient à nouveau de faire la preuve que le chantage est son arme favorite. A peine les lueurs du cantonnement se sont fait jour qu’elle endosse la tunique de maître-chanteur : le cantonnement est désormais conditionné à la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes. Un cheveu supplémentaire dans la soupe de la médiation et du comité de suivi de l’accord qui ont multiplié les alertes et les mises en garde contre les conséquences d’un statu quo actuel. Qui est responsable de la recrudescence des attentas terroristes, l’instabilité et le retour des jihadistes dans des zones où ils avaient été chassées suite à l’intervention française.

Déjà des mois auparavant, le ministre de la Défense et des Anciens combattants , Tiéman Hubert Coulibaly a embouché la trompette du chef de la Minusma et du comité de suivi au sujet de l’urgence de procéder au cantonnement des éléments des groupes armés, comme une première étape devant amorcer la mise en œuvre des mécanismes prévus dans l’accord, notamment les patrouilles mixtes dont la mission aura un indéniable impact sur la situation sécuritaire.

Une première liste de 9.000 combattants

Cet appel du ministre Tiéman Hubert Coulibaly au cantonnement urgent des groupes armés est accueilli avec beaucoup de prudence. La CMA accuse plutôt le gouvernement de tergiverser et d’entraver par sa lenteur le processus de retour à une paix définitive au Septentrion malien. Une réaction qui est tombée après qu’une première liste de sites devant accueillir les cantonnements avait été élaborée mais n’avait vraisemblablement pas été acceptée par les groupes armés. Qu’à cela ne tienne, la CMA a fourni une première liste de 9.000 combattants. “Le cantonnement procède de l’accord (de paix). Son application et son respect sont plus que nécessaires par chacun et par tous”, a rappelé le ministre de la Défense qui invite la communauté internationale “à une synergie dans la lutte contre le terrorisme et les trafics de tous genres”.

En attendant, les groupes terroristes ont réinvesti le terrain avec l’extension des actions à des cibles civiles comme l’attestent, entre autres, les attentats de Sévaré et de l’hôtel Radisson Blu de Bamako. La revendication de ce dernier attentat par El-Mourabitoune qui signe le retour de Mokhtar Belmokhtar dans son fief couplé aux menaces d’Iyad Ag Ghaly devrait naturellement inciter les partenaires de l’accord politique à aller plus vite dans sa mise en œuvre.

Le temps joue contre les parties prenantes de l’accord. D’autant plus que la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour. A titre d’illustration, le Mali pleure un officier du service de santé assassiné dans la nuit de vendredi à samedi à Gao. Déjà, en milieu de semaine dernière- précisément mercredi- les Forces armées maliennes déploraient la mort du colonel Salif Baba Daou, commandant adjoint de la région militaire de Gao, tué dans l’explosion d’une mine sur la route entre Hombori – Gossi.

Georges François Traoré
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