Les morts n’ont pas le même poids. Celle de Gagny Lah pèse plus lourd que les monts manding. En lui, le Mali perd une de ses plus grosses fortunes.
C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que le pays tout entier a appris le décès de l’un des grands piliers affaires. Le vieil opérateur économique est parti sur la pointe des pieds sans que son agonie fasse la Une des journaux. La maladie est venue à bout hier matin à Paris de cet infatigable combattant de l’essor des commerçants maliens et de leur institution : la Chambre de commerce et d’industrie. Très connu au Mali grâce au tissu bazin riche qu’il représentait depuis des décennies et qui porte également son nom, sa perte laisse un grand vide dans sa famille et la communauté des commerçants maliens et africains.
Orateur à l’esprit vif et aux propos consensuels et convaincants, il est sollicité tout au long de sa carrière pour s’adresser à différents publics autant dans les affaires que dans la gestion des différends. Ses opinions réfléchies et rigoureuses ont fait en sorte qu’on l’a constamment convié aux débats touchant la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.
Gagny Lah possédait aussi une grande foi en la jeunesse et gardait toujours en tête les intérêts des jeunes quand venait le temps de voler de leurs propres ailes après de dures années d’apprentissages aux côtés des anciens.
Son flair des affaires, son caractère affable et son intelligence émotionnelle ont fait de lui une personne dont on recherchait la présence au moment de prise de décisions majeures.
Georges François Traoré