L`ONU a appelé vendredi
l`armée malienne à "protéger l`ensemble des populations" après des
informations faisant état de "représailles contre les civils de souche touareg
et arabe" imputées aux forces maliennes lors de leur offensive contre les
insurgés islamistes.
"Je demande à l`armée malienne de s`acquitter de la responsabilité qui lui
incombe de protéger l`ensemble des populations, indépendamment de leur race ou
de leur groupe éthnique", a déclaré Adama Dieng, conseiller spécial du
Secrétaire général de l`ONU pour la prévention du génocide, se disant
"profondément préoccupé par le risque de représailles contre des civils de
souche touareg et arabe".
"Il a été fait état de graves violations des droits de l`homme commises par
l`armée malienne, y compris des exécutions sommaires et des disparitions, à
Sevaré, Mopti, Niono et dans d`autres villes à proximité des zones de combat",
a ajouté le conseiller spécial.
"Il y aurait eu également des lynchages et des pillages de biens
appartenant à des communautés arabes et touaregs. Ces communautés seraient
accusées d`aider des groupes armés du simple fait de leur appartenance
ethnique", a-t-il précisé.
Amnesty International a notamment dénoncé vendredi dans un rapport une
"vingtaine" d`exécutions extrajudiciaires de civils par l`armée malienne dans
le nord du pays.
Human Rights Watch avait de son côté demandé jeudi que des observateurs
internationaux chargés des droits de l`homme se joignent aux forces
internationales qui doivent être déployées au Mali.
Ces exactions viseraient des populations d`origine touareg ou arabe,
majoritaires au sein des groupes islamistes armés qui ont conquis le nord du
Mali en 2012.
Paris s`est déclaré lundi favorable au "déploiement rapide d`observateurs
internationaux" pour veiller "au respect des droits de l`homme".
La France est intervenue militairement au Mali mi-janvier, à la demande de
Bamako, face à l`avancée vers la capitale des insurgés islamistes qui
occupaient le nord depuis mi-2012.