À la faveur du Conseil national des prix tenu le lundi 9 mai dernier à son département, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté dit Empé, a tenu à rassurer l’opinion nationale qu’il n’y avait aucun risque de pénurie, encore moins de flambée des prix comme certains tentent de le faire croire. Ce, à quelques semaines du saint mois de Ramadan. Ont pris part à cette réunion l’ensemble des acteurs concernés, à savoir les représentants des commerçants, les huiliers, les pétroliers, la société civile et les consommateurs.
De l’exposé du Directeur national du commerce et de la concurrence (Dncc), Modibo Keïta, il ressort que la situation des prix et des stocks des produits de première nécessité entre le 25 avril et le 1er mai dernier se présente ainsi que suit : le kilogramme de riz sur le marché national est cédé entre 320 et 375 Fcfa pour le brisé importé de grande consommation. Celui produit localement est cédé entre 350 et 450 Fcfa le kilo. Le stock de riz sur le territoire national est de 59 676 tonnes. Ce qui, selon le Dncc, est donné par les services de la statistique comme supérieur au seuil d’alerte évalué à 43 350 tonnes.
Aussi, Modibo Keïta dira-t-il qu’en plus, il y a 17 000 tonnes qui sont dans les ports. Le prix du sucre est compris entre 375 et 500 Fcfa le kilo. À ce titre, le stock sur le territoire national est estimé à 117 600 tonnes, soit 254 jours de consommation nationale. Ce stock est largement supérieur au seuil d’alerte évalué à 20 642 tonnes, a indiqué le Directeur.
Le lait en poudre sur le marché est vendu au détail entre 2 200 et 3 000 Fcfa le kilo. Le stock sur le territoire est estimé à 1 851 tonnes. Ce qui est largement supérieur au seuil d’alerte, évalué à 744 tonnes. L’huile alimentaire, pour sa part, est cédée entre 600 et 800 Fcfa le litre. Le stock sur le territoire est évalué à 20 024 tonnes, soit 74 jours de consommation nationale. Ce qui, aux dires du Dncc, est largement supérieur au seuil d’alerte évalué à 2 532 tonnes. La farine de blé est vendue au détail entre 250 et 450 Fcfa, le kilo. Le stock sur le territoire national est évalué à 7 356 tonnes, soit 63 jours de consommation.
À ce titre, le représentant des producteurs à la réunion a affirmé qu’ils ont même des problèmes d’écoulement de leurs stocks. La viande avec os est vendue entre 1800 et 2500 Fcfa, le kilo. Selon Modibo Keïta, grâce aux efforts consentis par les acteurs de la filière bétail-viande et à l’accompagnement du ministère du Commerce et de l’Industrie, le prix du kilogramme de la viande de bœuf avec os est de 2000 Fcfa. Le prix est de 2300 Fcfa, le kilo, pour la viande sans os sur la plupart des marchés du District de Bamako.
À la lumière de cet exposé détaillé, le ministre Empé a tenu à rassurer l’opinion nationale qu’il n’y avait aucun risque de pénurie. Donc, aucune raison que les prix flambent. Pour lui, ceux qui s’adonnent à de telles pratiques ne seront pas tolérés. D’ailleurs, pour éviter toute spéculation autour des prix des produits, il a instruit aux services techniques de procéder à une vérification et un contrôle sans complaisance des stocks au niveau des magasins des opérateurs économiques.
Au cours de la réunion, si les commerçants détaillants ont décidé d’informer leur base au cours d’une assemblée générale et de continuer à pratiquer les prix réels, les représentants de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) ont félicité le ministre pour sa démarche et ses efforts, avant de l’inviter à rester vigilant sur le contrôle des prix. Sur ce, le ministre les a rassurés qu’un comité de suivi est déjà en place et se réunira régulièrement pendant tout le mois de Ramadan.
La stratégie du ministre Konaté pour éviter la spéculation
Malgré toutes les dispositions déjà en place pour éviter la surenchère et la spéculation auxquelles certains pourraient s’adonner, le ministre du Commerce et de l’Industrie a décidé de rester vigilant en adoptant un plan B. Il a décidé de l’organisation d’une foire pendant le mois de carême où les consommateurs pourraient acheter leurs besoins aux prix indiqués. Cette foire qui est une innovation majeure est une première en République du Mali. Elle sera organisée avec la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) et durera tout le mois de Ramadan. Donc, il n’y a aucun risque de flambée des prix. Tout semble être sous contrôle. Le ministre Empé veille au grain, peut-on dire.
(Source : Le Prétoire)