Le week-end dernier a enregistré, au Cicb, la tenue du 3ème Forum de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (Ujmma), couplé avec le 2ème congrès ordinaire. Au terme des assises, le président sortant, Mohamed Macky Bah, a été réélu pour un mandat de 5 ans.
Pendant deux jours (du samedi 8 au dimanche 9 mai 2016), les délégués venus de toutes les régions du Mali et du District d Bamako ont pris part aux échanges portant sur les actions à mener pour les 5 prochaines années et sur l’élection du nouveau bureau de l’Ujmma. Sur ce dernier point, c’est Macky Bah qui a été réélu à la tête de ce nouveau bureau pour un mandat de 5 ans.
Pour le président réélu, Macky Bah, le premier mandat n’a été pas du tout facile, bien que certains objectifs fixés par l’Ujmma aient été atteints, comme l’implantation du bureau de l’Ujmma dans toutes les régions du Mali, avec l’adhésion de 200 autres associations ou groupements, toutes tendances confondues, mais se battant toutes pour la même cause. «La plus grande difficulté du premier mandat a été la montée en puissance du radicalisme religieux en 2012, appelé par certains jihadisme. Et notre mission était de montrer à nos frères et sœurs que ce que ces gens défendent n’a absolument rien de l’Islam. Il fallait également soustraire mentalement des mains de ces criminels nos frères maliens désorientés, dans le choix de leur vision religieuse, surtout les arabophones sans emplois et des gens qui ont étudié dans divers pays arabes où chaque pays a sa vision politique de l’Islam. Nous avons mené des campagnes de sensibilisation, malgré l’insécurité, qu’on vivait à l’époque. Cela n’a pas du tout été chose facile», a-t-il expliqué.
Comme feuille de route, le nouveau bureau de l’Ujmma dirigé par Mohamed Macky Bah devra veiller aux résolutions que les participants ont prises. En effet, ils s’engagent à œuvrer inlassablement pour la consolidation de la paix, de la sécurité et de la stabilité du Mali ; à lutter vigoureusement contre le radicalisme et l’extrémisme religieux avec l’implication des femmes. Ils invitent tous les jeunes musulmans du Mali à appuyer les efforts des autorités du pays dans le cadre de la consolidation de la paix, de la réconciliation et de l’unité nationale du Mali.
Par ailleurs, ils se réjouissent de la création, par les hautes autorités du Mali, du ministère des Affaires religieuses et du Culte, et saluent les actions dudit ministère ; félicitent le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, pour l’initiative de la formation des Imams et Prêcheurs au Maroc ; exhortent les autorités du pays à multiplier les initiatives du genre ; félicitent le gouvernement du Mali à travers le ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la Reconstruction citoyenne pour la tenue de l’atelier de validation de l’étude sur la problématique de l’emploi des arabophones et la mise en œuvre avancée de ses recommandations. Par contre, ils s’inquiètent de l’implication progressive des leaders religieux musulmans dans la politique et adhèrent aux dispositions de la Loi électorale relatives à l’interdiction des campagnes électorales dans les lieux de culte.
À noter que pour les 5 prochaines années, l’Ujmma doit réaliser les recommandations suivantes des participants : la création d’un Centre de formation continue des Imams et Prêcheurs au Mali ; l’ouverture d’une Université arabo-islamique au Mali basée sur nos réalités ; l’inscription de l’Ujmma au titre des associations d’utilité publique ; la recherche d’autres partenariats pour l’octroi des bourses d’études aux arabophones ; la création d’un Centre de documentation et d’information islamique ; la création d’un Centre multimédia (Radio, Télé et journal).
Sans oublier l’accélération du processus de création de la Cellule d’appui à la formation et à l’emploi des arabophones ; la mise en place d’un mécanisme de régulation et de suivi des prêches et discours religieux ; la culture de la tolérance religieuse au Mali à travers la réalisation des activités conjointes ; la mise en œuvre des sketches de sensibilisation télévisuelle et radiophonique à l’intention des femmes et des jeunes dans le cadre de la lutte contre le radicalisme religieux ; la mise en œuvre des recommandations du forum du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali.
Gabriel TIENOU