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Processus de paix au Mali: Cet accord si parfait... qui piétine
Publié le jeudi 19 mai 2016  |  Le Prétoire
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako




On l’a présenté et on s’évertue à le présenter comme l’accord le plus parfait. Parce que signé, dit-on, par les belligérants de la crise malienne eux-mêmes. A ce titre, on n’a pas hésité à le qualifier de seul accord à même de sortir le Mali du tunnel. Douze longs mois après sa signature, l’Accord politique d’Alger à bien du mal à tenir sur les deux jambes.

A l’instar d’un bébé qui apprend à faire ses premiers pas, l’accord d’Alger peine à tenir la route. Prévu pour sauver le pays, il est en train de l’enfoncer davantage. Car il n’est toujours pas parvenu à régler les grands problèmes qu’il était censé résoudre. Les grands compartiments que sont le désarmement, l’identification et tous les autres grands chantiers qui le meublent sont au point mort. En tout état de cause, l’accord d’Alger n’avance pas au rythme voulu par le chronogramme. La preuve, l’ONU elle-même en a fait le constat.

En affirmant clairement que l’accord est trop lent dans sa mise en œuvre. Ainsi que dans son évolution. Il y a une année, jour pour jour, l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger était signé à Alger puis à Bamako par les différents acteurs du processus. Un an après sa signature, les acteurs déplorent la lenteur dans sa mise en œuvre. La CMA attribue ce retard au gouvernement qui est l’organe chargé de la mise en œuvre dudit accord. Quant aux autorités maliennes, elles estiment que des avancées considérables ont été enregistrées. Notamment l’adoption de la loi permettant la mise en place des autorités intérimaires et la mise en place de la Commission Vérité Justice et Réconciliation. Ce compromis politique avait, notons-le, été obtenu après des mois d’âpres discussions dans la capitale algérienne, entre les autorités maliennes et la coordination des mouvements de l’Azawad.

Tant bien que mal, l`accord parrainé par le président Abdel Aziz Bouteflika a ramené le calme et une relative paix au nord du Mali. Les Maliens avaient, sous la conduite de l’Accord d’Alger, réappris à se faire confiance après de durs moments de crise. Mais malgré l’espoir que cela avait suscité en son temps, les maliens commencent à déchanter. L’Accord semble au point mort. Car le retour des armes sur le terrain est perceptible dans le septentrion malien. Avec lui, le retour de la méfiance entre les protagonistes, le discours de la haine et la fracture sociale meublent désormais le quotidien des Maliens de façon générale, avec une manifestation plus accrue dans le nord. Autant de maux que la mise en œuvre du compromis d’Alger avait pourtant effacés. Aujourd`hui, la nouvelle donne politique impose que l’on s’interroge sur l’utilité de cet accord, dont l’application fébrile n’arrive pas à ramener la paix comme il se devait.

En un mot, l’accord d’Alger est-il mort ou encore vivant, un an après ? Des pans entiers du texte d’Alger n’ont pas été mis en oeuvre, un an après. Il s’agit par exemple du chantier du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants, du démantèlement des milices, de la refonte de l’armée... Le signe le plus évident que l’accord d’Alger est encore de mise, c’est le cadre de concertation entre les belligérants. L’émissaire du président algérien qui n’est autre que le ministre algérien des affaires étrangères, l’Onu, l’UA et l’UE continuent de superviser la mise en oeuvre de l’accord. Mais jusqu’à quand ?

Paul N’GUESSAN
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