« Le pouvoir est une drogue. Il agit à l’instar de l’alcool. Au premier verre, on est joyeux et on gambade dans tous les sens comme un cabri. Au second, on se prend pour un lion qui veut tout régenter. Au troisième verre, on veut être craint et semer la terreur. Mais au lieu d’être craint, on finit par être détesté par son peuple », disait le sage Amadou Hampaté Ba.
Aujourd’hui, on le sait : le président Ibrahim Boubacar Keita fait face à un mécontentement général qui se traduit par une succession de manifestations hostiles, à l’intérieur comme à l’extérieur: grèves, marches, tracts, sit-in qui prennent le relais des communiqués, déclarations et meetings. Ce qui nous pousse à poser légitimement les interrogations suivantes: IBK est-il à son troisième verre ? Est-il simplement contesté ou détesté par une frange importante de la population malienne qui ne cache plus sa déception ?
S’étant bouché les oreilles pour ne pas entendre les avertissements qui émanent de toutes parts au sujet de sa mauvaise gouvernance, IBK est aujourd’hui obligé de voir la réalité en face et tourner dos aux mensonges de sa cour d’affidés. Les manifestations de rue se multiplient à Bamako, à Paris et à l’intérieur du pays. La colère monte au sein de la population malienne qui s’était réjouie très tôt de l’élection de cet homme qui, en réalité, n’avait ni vision politique, ni projet de société, ni ressources humaines, pour engager le Mali sur la voie de la reconstruction, après les évènements de mars 2012. Au contraire, le Mali est en ruine depuis l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita. Mais pour le moment, l’on est encore loin de dresser le bilan de destruction nationale d’IBK. En attendant, le chef de l’Etat fait face à la grogne (colère ?) du peuple.
C H Sylla