Déjà des grincements de dents du côté de certains hommes d’affaires
Cette mesure a été communiquée, dans une correspondance en date du 29 avril 2016 du ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, à différentes associations et fédérations d’opérateurs économiques. Cela devra faire, selon certaines sources, quelque 250 milliards F CFA comme contribution des contribuables concernés dans la mise en œuvre notamment de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il s’agit maintenant de savoir quelle sera la réaction des contribuables concernés.
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, « la mise en œuvre de ce document, qui consacre solennellement le règlement concerté du conflit, implique une mobilisation immédiate et accrue de ressources financières ». C’est dans ce cadre, poursuit Dr Boubou Cissé, que le Gouvernement a sollicité et obtenu l’appui du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) pour l’institution, pendant trois ans, d’une contribution générale de solidarité au taux de 0,50% du chiffre d’affaires de chaque opérateur économique.
« En plus de cette contrainte majeure, le Gouvernement est aussi confronté à la gestion des engagements qu’il a pris vis-à-vis de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et qui concernent l’amélioration des conditions de vie des travailleurs » ajoute le ministre Dr Boubou Cissé dans sa correspondance. Tout ceci, c’est pour rejeter les propositions de certaines associations notamment de commerçants détaillants qui avaient sollicité le ministre de l’Economie et des Finances pour qu’il proroge le délai de paiement de l’impôt synthétique. Cette demande avait été faite par ces associations au vu de « la situation économique difficile du pays », de la « non maîtrise du nouveau formulaire de déclaration de l’impôt synthétique » et de la « précarité des revenus des populations ».
Il s’agit maintenant de savoir si cette mesure de faire participer les opérateurs économiques à l’effort de solidarité nationale est consécutive à une large concertation. Ou bien si, au contraire, les opérateurs économiques et les syndicats n’ont pas du tout été associés à cette décision. Peut-être une sorte de camisole de force que les opérateurs économiques sont obligés d’enfiler ? Seul le temps nous le dira. En tout cas, l’on assiste déjà à des grincements de dents du côté de certains opérateurs économiques. Pour lesquels cette décision ne se justifie point dans une telle situation où de plus en plus des acteurs économiques sont en train de tirer le diable par la queue.
Mamadou Fofana