C’est aujourd’hui que doit s’ouvrir la rencontre intercommunautaire de réconciliation entre Peuls et Bambaras à Nampala.
A en croire des sources au sein de la Minusma, évoquées par la presse étrangère, la rencontre intercommunautaire peule-bambara, décidée par le gouvernement après les affrontements meurtriers dans la région, est menacée par plusieurs dizaines de jihadistes décidés à lui faire échec.
“Depuis lundi, des informations nous parviennent faisant état d’un grand rassemblement de jihadistes peuls armés et se déplaçant à motos, accompagnés d’un véhicule transportant un baril d’essence, sans doute en guise de réserve”, a confié à Jeune Afrique une source sécuritaire au sein de la Minusma.
Les jihadistes avaient commencé à se rassembler à côté du village dogon de Bolon Kobé, dans la Commune de Kareri, cercle de Dioura. Depuis, ils ont avancé vers le Nord, en direction de Nampala, ville située entre Léré et Diabaly. “Mercredi, les jihadistes étaient à 25 km à l’est de Dioura, ils sont sur 84 motos”, a précisé la même source onusienne qui est en contact avec les autorités maliennes dans la zone de Dioura.
Depuis fin avril-début mai, des milices bambaras de chasseurs traditionnels dozos ont tué plusieurs dizaines de personnes parmi la communauté peule à Malemana, au centre du pays. Des associations peules et humanitaires ont dénoncé ces exactions et, pour faire retomber la tension, Bamako a dépêché plusieurs membres du gouvernement sur les lieux pour entamer un processus de dialogue intercommunautaire.
En attendant l’ouverture de la rencontre, les jihadistes peuls avancent vers Nampala et il n’est pas exclu que d’autres jihadistes venus de la forêt de Wagadou ne leur viennent en aide en cas d’affrontements avec l’armée malienne.
La rencontre maintenue
Le gouvernement a initié une rencontre de réconciliation entre Peuls et Bambaras, les 20 et 21 mai à Nampala. Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed devrait la présider.
“La rencontre de Nampala est maintenue pour le moment”, confie à Jeune Afrique un collaborateur du ministre. Du côté des associations peules, la surprise domine face aux mouvements de jihadistes. “Les communautés peules sont invitées à cette rencontre de réconciliation, mais pas les jihadistes. Nous ne leur avons jamais demandé de venir”, affirme Sékou Bah, président de l’association Dental Wuwarbé.
En attendant l’ouverture de la rencontre, les jihadistes peuls avancent vers Nampala et il n’est pas exclu que d’autres jihadistes venus de la forêt de Wagadou ne leur viennent en aide en cas d’affrontements avec l’armée malienne.
A. M. C.