«Politique et religion ne font pas bon ménage». C’est le point de vue de Chérif Ousmane Madani Haïdara relayé par des confrères. La déclaration a été faite par le célèbre prêcheur à l’occasion de la rencontre de l’Association des jeunes musulmans. Une déclaration qui montre que l’homme de Dieu ne mettra pas à exécution sa menace proférée lors du Maouloud dernier, lorsqu’il n’écartait plus l’idée d’investir le champ politique, dépité qu’il fût alors de l’attitude des pouvoirs publics. Une attitude perçue comme négligente, c’est le moins qu’on puisse dire. Certains pensent que le prêcheur était allé un peu loin, lorsqu’il avait tenu des propos jugés quelque peu crus devant le représentant du gouvernement, le ministre chargé des du Culte, Thierno Hass Diallo. Les deux parties sont ensuite revenues à de meilleurs sentiments. Et depuis, tout est pour le mieux. Cette dernière déclaration ne fait que conforter l’élan pacifiste et de tolérance du célébrissime et charismatique prêcheur malien, Madani Haïdara. Dont le discours va visiblement à l’opposé de celui du président du Haut Conseil islamique du Mali. Celui qui n’a jamais sa langue dans sa poche, a toujours soutenu, notamment dans Jeune Afrique et sur d’autres médias, qu’on ne pouvait dissocier Politique et religion (Islam), particulièrement dans un pays dont la population est à très grande majorité musulmane, plus de 90% de fidèles, dit-on. C’est d’ailleurs cette force de conviction qui l’avait visiblement poussé à se battre pour modifier le Code de la famille, qui s’apparente désormais à un Code islamique, car très inspiré de la Charia. Il aurait beaucoup influencé l’Association des jeunes musulmans à soutenir certains candidats politiques, notamment M. Kimbiri aux élections législatives. Ce soutien n’aura toutefois pas suffi à faire élire cet intellectuel religieux et homme de médias (Directeur de radio Dambé).
Malgré ses prises de position en faveur d’un ‘’Islam engagé politiquement’’, Mahmoud Dicko n’a –pour l’instant – pas franchi le cap, en briguant un poste politique. Le ferait-il un jour ? Tout est possible. Peut-être c’est à cause de cette position ‘’pro politique’’ du leader musulman que le Chérif lance un tel message, invitant ceux qui se réclament de Dieu à se consacrer uniquement à la foi en l’Etre Suprême. Le message pourrait être adressé aussi aux Jeunes musulmans dont on connaît un certain engagement politique. On se souvient qu’à la dernière présidentielle, ils avaient auditionné
tous les candidats, avant de porter leur choix sur l’un d’entre eux, en l’occurrence Ibrahim B. Keïta, qui est finalement sorti vainqueur du scrutin. Depuis lors, l’Association se montre assez active sur tous les dossiers importants, en particulier politiques. Aussi, l’appétit venant en mangeant et compte tenu de leur jeunesse et l’euphorie y afférente, certains pourraient être tentés de franchir le pas. Que leur mentor considère comme la ligne jaune à ne pas dépasser.
La Rédaction