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Un 21 Mai 2016 de tous les risques, une marche le matin et un meeting le soir: Qui de l’Opposition ou de la Majorité relèvera le défi de la mobilisation ?
Publié le dimanche 22 mai 2016  |  Infosept
Réunion
© aBamako.com par AS
Réunion de la classe politique malienne
Bamako, le 02 décembre 2015 au CICB. A l’initiative de la mouvance présidentielle, l’ensemble de la classe politique (majorité et opposition) s’est retrouvé sous le signe «Sauvons le Mali d’abord». Etait inscrit à l’ordre du jour le thème : «la sécurité et la consolidation de la paix».




La scène politico-sociale du Mali est désormais en ébullition à quelques encablures des élections communales et régionales d’une part, et des élections présidentielles de 2018 d’autre part. La Majorité et l’Opposition sont en train de fourbir leurs armes en vue de séduire l’électorat d’où le marquage à la culotte. Elles seront on ne peut clair, à Hue et à Dia, jusqu’aux prochaines joutes électorales. Certaines associations de la société civile, après un long temps d’observation, ont aussi jugé nécessaire de passer à l’acte dont les jeunes de Gao « Nous pas bouger ». A défaut de prendre les armes comme les enfants gâtés de la République, elles battent régulièrement le pavé afin d’obtenir leur part de satisfaction. La marche et le meeting du 21 Mai seront des tests grandeur nature pour l’Opposition et la Majorité pour jauger leur popularité et envisager l’avenir. Qui de la Majorité ou de l’Opposition réussira-t-elle à relever le défi de la mobilisation ?

La démocratie malienne semblait jusqu’ici une démocratie civilisée qui ne laissait aucune place à la violence et à la haine ethnique comme on en voit dans plusieurs pays africains. Cet acquis précieux de notre « malianitude » doit être consolidé par les acteurs du Mouvement démocratique qui doivent préférer les débats d’idées, les concertations aux violences verbales et physiques auxquelles certains s’adonnent si souvent. Quoi de plus normal qu’après dix ans de transition caractérisés par un unanimisme à la ATT, que les forces politiques s’affirment et s’affrontent sur le plan idéologique pour proposer des solutions aux multiples problèmes auxquels le peuple est confronté. Il est grand temps que les citoyens s’approprient les principes de la démocratie, pour répondre aux plus alarmistes qui évoquent l’instabilité et la fragilité de la situation pour demander à l’Opposition de surseoir à toute marche ou contestations. Ceux qui prônent le consensus oublient-ils si vite d’où vient le Mali? Si la crise de 2012 a eu lieu, c’est parce que la classe politique a capitulé face aux délices du pouvoir. Aujourd’hui que certains partis politiques ont fait le choix de s’opposer et de proposer une autre alternative à la gouvernance actuelle, cet acte doit être bien accueilli par le peuple car c’est à son plus grand avantage. S’agissant de la marche de l’Opposition le matin et du meeting de la Majorité le soir, s’aurait été une bonne chose si la majorité de la population avait une certaine maturité démocratique. Dans un pays à presque 80 % d’analphabètes, il y a un gros risque de provocation et d’affrontement. La majorité sera prise pour responsable en cas de débordement, elle qui a calqué son meeting à la même date que la marche de l’Opposition. Si ces deux manifestations arrivaient à se dérouler en paix, chaque camp pourra faire ses décomptes pour se faire une idée de l’adhésion ou du rejet de sa vision ou de sa gouvernance par la population.
En définitive, l’Opposition qui est à son baptême de feu et dans un pays où elle est souvent accusée à tort comme inutile ou comme l’obstacle à abattre pour la bonne marche de la République aura plus d’efforts à fournir pour persuader le peuple à se joindre à elle pour le changement qu’elle prône .
Youssouf Sissoko youssouf@journalinfosept.com
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