En prélude à la 7ème réunion des Ministres en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’UEMOA, prévue en juillet prochain à Bamako, le Grand Hôtel a abrité du 17 au 19 mai 2016, la rencontre des Experts dudit espace communautaire. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le Ministre malien de l’Emploi, de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, M. Mahamane Baby, en présence du Secrétaire Permanent du Cadre de Concertation des Ministres en charge de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (CCMEFP), M. Didier Maixent Djeigo et du Point focal Mali dudit cadre, M. Drissa Ballo.
Dans son mot de bienvenue aux participants à cette rencontre, M. Ballo a reconnu que même si des résultats ont été atteints dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle, tout n’était pas rose. «Il faut se le dire et l’admettre : le cadre n’est pas formellement structuré comme tel, parce que le Secrétariat Permanent a encore des difficultés de fonctionnement», a expliqué le Point focal Mali du CCMEFP.
«Il y a encore des questions de financement des activités. Il y a aussi des chantiers que nous conduisons depuis 3 à 4 ans, mais qui ne sont jamais exécutés à terme parce que nous ne sommes pas parvenus à finaliser complètement un chantier», a-t-il déclaré avant d’ajouter que «c’est à nous les Experts de proposer à nos pays de mettre ensemble nos outils, nos pratiques et nos savoirs pour que, dans notre sous-région, nous puissions apporter une solution à l’épineuse question de l’emploi des jeunes et contribuer au développement socioéconomique de nos pays ». M. Ballo conclura en indiquant que «c’est l’occasion pour nous les Experts d’avoir un langage de clarté, parce que nous retournons sur cette terre qui a vu naître ce cadre, pour proposer un nouveau deal que nous sommes capables de soutenir devant les Ministres lors de la réunion de juillet prochain».
Quant au Secrétaire permanent du Cadre, M. Didier Maixent Djeigo, il avouera avoir conscience des difficultés que rencontre le cadre de concertation qui demeure avant tout un outil pertinent à même d’apporter aux gouvernements des solutions techniques et efficaces adaptées. Sauf que selon lui, au lendemain de chaque rencontre, la mise en œuvre des décisions et recommandations peine à se réaliser du fait d’un dispositif de suivi d’opérationnalisation, car ce dispositif est tributaire de la non tenue des engagements de chacun de nos Etats et aussi de la faiblesse du suivi de l’accompagnement de la commission.
Il a en outre souhaité que la 7ième réunion soit celle d’un envol définitif six ans après la naissance, ici à Bamako, du cadre de concertation. Il a enfin sollicité pour ce faire, M. le Ministre Baby pour porter le leadership et les accompagner pour ce qui est fait et ce qui se fera.
Le ministre Baby a pour sa part reconnu dans son discours d’ouverture qu’il y a effectivement des difficultés dans la mise en œuvre des recommandations validées. «Je suis d’accord qu’il nous faut un leadership pour essayer de faire bouger les lignes. Je suis prêt avec vous à accepter d’assurer ce leadership», a rassuré le Ministre qui a sollicité à son tour l’appui des Experts pour formuler des propositions qui soient réalistes, notamment par rapport à la cotisation. Pour lui, il ne sert à rien de demander aux Etats de contribuer pour des sommes faramineuses et de se retrouver ensuite sans contribution à hauteur de souhait. Le ministre Baby a invité les experts à élaborer des projets et programmes qui peuvent être financés par des partenaires comme l’Union européenne, dans le cadre d’un partenariat public-privé, permettant de faire bouger le Secrétariat Permanent. Il a conclu en avouant «nous avons un seul ennemi commun contre qui il est impérieux de s’unir, la pauvreté et l’oisiveté des jeunes».
Il importe de signaler que la rencontre des Experts, avait pour thème : «Partenariat Public/Privé dans la formation et l’insertion professionnelle des jeunes : moyen efficace de lutte contre l’insécurité et le radicalisme dans l’espace UEMOA ».
A retenir que les participants à cette rencontre venus de la Côte d’ Ivoire, du Burkina Faso, du Benin, du Togo, du Sénégal, de la Guinée Bissau, du Niger et du Mali ont travaillé pendant 3 jours à proposer à la rencontre des Ministres de bons outils d’aide à la décision. Ils ont élaboré un planning d’activités à très court terme et ce, avant la rencontre des Ministres. Ils ont enfin sollicité le leadership décisionnel à même d’accompagner, notamment le cadre de concertation, pour la mise en œuvre des actions prioritaires pour faire un lobbying auprès des Ministres membres du cadre de concertation, des Ministres des Finances et de la commission de l’UEMOA.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com
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