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Marche du 21 mai : L’opposition joue sa crédibilité
Publié le samedi 21 mai 2016  |  Aujourd`hui
Marche
© aBamako.com par Momo
Marche de l’opposition
Bamako, le 21 mai l`opposition a organisé une marche




La marche programmée par l’opposition politique pour le 21 mai prochain à Bamako, est un test sérieux pour Soumaïla Cissé en ce sens que c’est une véritable jauge de la capacité de mobilisation des Maliens autour d’une plateforme de protestation dont l’essentiel, en tout cas, est le quotidien des populations.

Nul, de nos jours, ne peut nier les difficultés qui taraudent la vie des Maliens, ballotés entre la débrouille quotidienne et la résignation. Là où les avis divergent certes, c’est sur la cause ou l’origine de ces maux ou encore sur leur véritable impact sur les populations. On essaie de relativiser si l’on est du camp du pouvoir ou l’on caricature à souhait si l’on est de l’opposition.



Mais une chose est sure : la vie devient de plus en plus dure avec le manque d’eau en pleine canicule, les coupures intempestives de courant, la spéculation sur les prix des denrées avec un marché envahi par des produits de mauvaise qualité. On parle même de viande d’âne écoulée sur les marchés. Sans compter que l’argent se fait rare !

Depuis la signature de l’Accord d’Alger, la situation au nord du pays attend toujours une solution à la hauteur des espoirs portés en l’actuel président de la République, IBK, plébiscité sur la base d’une campagne électorale fort réussie et faisant croire qu’en tant qu’homme de poigne, il était donc l’homme de la situation. C’est pourquoi, sur ce plan, la déception est à la hauteur des espoirs qui s’estompent, tant ils étaient énormes.

Le Président IBK, dès son retour de la France où il a été opéré, a reconnu l’existence de difficultés que rencontrent les populations, en s’adressant aux dirigeants de la Majorité venus lui rendre visite. Avant de souhaiter disons même de promettre que les choses puissent changer rapidement.

Autant de raisons qui peuvent motiver des marcheurs pour dire aux dirigeants “y en a marre de vivre cette situation !”. On n’a pas besoin d’être l’opposition malienne pour manifester son mécontentement car c’est un droit réservé à tout citoyen, pourvu que cela se fasse dans les règles de l’art et… du droit.

La centrale syndicale dirigée par Amion Guindo, Cstm, a donné le ton. A vrai dire, au vu des maux soulevés par cette centrale, dont en première ligne la corruption et la mal gouvernance, on pouvait s’attendre à plus de monde dans leurs rangs que ce qu’on a vu le jour de la marche la semaine dernière. Est-ce la chaleur qui a découragé les gens ou la recherche de la pitance quotidienne qui a détourné les milliers de débrouillards au quotidien de cette manifestation ? En tout cas, il y a eu certes du bruit avec des sifflets et autres instruments, mais pas d’affluence comme on devait s’y attendre.

Si l’opposition, dans son ensemble s’y met, avec à sa tête son chef de file, Soumaïla Cissé, ce n’est pour vivre la même chose que lors de la marche de la Cstm. Une marche est certes un acte pour faire passer un message, mais dans le contexte où se déroule celle du 21 mai prochain, on s’attend bien à une démonstration de force. Mais le camp d’en face ne dormant que d’un œil depuis l’annonce de cette marche, ses dirigeants passant du temps à trouver les moyens de faire échouer cette manifestation. C’est de bonne guerre ! Soumaïla est ses alliés ont donc du pain sur la planche car avec cette marche, la crédibilité de l’opposition est mise en jeu. Ça passe ou ça casse !

Au moment où on amorce la fin de la troisième année du mandat actuel du Président IBK, les stratégies sont en train d’être affutées pour entrer dans l’ère de la précampagne en vue de la présidentielle de 2018. Enregistrer donc un flop dans ces conditions, ne contribuerait pas requinquer l’opposition.

ABN
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