BAMAKO -- Les responsables des organisations maliennes de défense des droits de l'homme ont indiqué vendredi qu'aucune organisation n'a la preuve que l'armée malienne ait commis des exactions sur les populations touaregs et arabes du Mali.
Ils ont fait cette déclaration après que les militaires maliens furent accusés d'exaction par des organisations internationales de défense de l'homme.
Le rapporteur de Amnesty international, Gaëtan Mootoo, a indiqué vendredi matin à Bamako que "selon certaines informations, des personnes ont été arrêtées à Sévaré, avant d'être exécutés sommairement par des militaires maliens".
S'exprimant au cours d'une conférence de presse tenue vendredi après-midi à Bamako, la présidente la Commission nationale des droits de l'homme au Mali (CNDH), Me Kadidia Sangaré Coulibaly, a fait état de "manque de sources fiables, de preuve avancée par Amnesty international, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et toute autre structure du genre".
Elle a déclaré ne pas pouvoir confirmer qu'il y a eu des exactions de la part de l'armée malienne sur les touaregs et les arabes ou tout autre citoyen malien. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n'a pas confirmé ces exactions, a-t-elle indiqué.
La même position a été défendue par le secrétaire général de l' Association malienne des droits de l'homme (AMDH, section malienne de la FIDH), Me Moctar Mariko, et son adjoint Amadou Bocar Tékété. "Amnesty internationale n'a pas la preuve de ce qu'elle avance. L' affaire de puits remplis de corps à Sévaré (région de Mopti au centre du pays, Ndlr) n'est vraie, car il n'y a rien, j'y étais pour vérifier moi-même le 13 janvier dernier sur le terrain", a déclaré Me Mariko.
Il y a eu des corps, mais rien ne prouve que ces personnes aient été tuées par les militaires maliens, a-t-il précisé.
M. Tékété a indiqué quant à lui que "nous démentons tout ce que la FIDH a dit dans son rapport et les termes qu'elle évoque ne respectent pas les règles d'éthique et de déontologie en la matière : selon un homme, il paraît que".
De son côté, le président de l'Union interafricaine des droits de l'homme, Me Bréhima Koné, se dit "scandalisé face à tous ces tapages des médias occidentaux sur ces supposées exactions des militaires maliens".
Me Koné a "fustigé le silence des organisations de défense comme Amnesty international et la FIDH sur les exécutions sommaires commises sur les militaires maliens à Aguel'Hoc", une localité située à une centaine de kilomètres de la ville de Kidal, l'extrême nord-est du pays vers la frontière algérienne.