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Focus : Coups de semonce
Publié le lundi 23 mai 2016  |  L’aube
Marche
© aBamako.com par A.S
Marche de l’opposition
Bamako, le 21 mai l`opposition a organisé une marche




De Gao à Paris, en passant par Tombouctou et Bamako, les manifestations, meetings et sit-in se succèdent, avec un point commun : le malaise général qui s’empare du Mali. Ces manifestations contre le régime en place traduisent une seule et même situation : le ras-le-bol des Maliens. Alors, debout comme un seul homme, les Maliens (hommes, femmes, jeunes et vieux) ont décidé de ne plus garder le silence face à la gestion calamiteuse du pays et aux dérives du pouvoir.

A Gao, des centaines de jeunes ont marché pour exiger plus de transparence dans le processus d’intégration des ex combattants dans l’armée. Les Gaois accusent ouvertement le pouvoir de favoriser les combattants de la rébellion de Kidal, au détriment des autres. Au terme de cette manifestation, les jeunes de la Cité des Askia ont lancé un ultimatum aux autorités. Voilà, une situation explosive qui risque de conduire à des débordements dans un contexte sécuritaire très précaire à Gao et dans d’autres régions du nord du Mali.



A Tombouctou, le problème est d’une autre nature. Ici, ce sont des commerçants, artisans et autres travailleurs locaux, qui ont organisé, la semaine dernière, une opération « ville morte » de 48 heures. Le mouvement, largement suivi, a paralysé la ville sainte. Là également le malaise est profond entre l’administration et les différents corps de métiers.

A Bamako, le samedi dernier, les partis membres de l’opposition ont organisé une marche, une véritable démonstration de force.

Pour cette manifestation, les partis de l’opposition et plusieurs associations et organisations de la société civile, entendaient dénoncer la mauvaise gouvernance instaurée par le régime d’Ibrahim Boubacar Keita. La dilapidation des ressources publiques, l’ingérence de la famille présidentielle dans la conduite des affaires de l’Etat, étaient également dénoncées par des milliers de manifestants. Aussi, l’opposition exige désormais le retour au pays du président Amadou Toumani Touré dans le cadre de la réconciliation nationale.

A Paris, le même samedi, la diaspora malienne (celle regroupée dans l’opposition) et la société civile ont organisé une manifestation devant les locaux de l’Ambassade du Mali. Là également, la communauté malienne a exprimé son mécontentement. Comme Bamako, la gestion du président IBK a été fortement décriée dans la capitale française (des coups de semonces).

Gao, Tombouctou, Bamako et Paris. Toutes les manifestations dans ces quatre villes et d’autres mouvements sociaux organisées à Bamako et à l’intérieur du pays (marches et grèves à répétition) dénotent de la situation désastreuse actuelle du Mali. En effet, notre pays ressemble à un bateau en perdition dont l’équipage a carrément perdu le contrôle, malgré la fausse apparence affichée.

C H Sylla
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