Qui en veut au maire de la commune rurale de Markacoungo, Amara Diakité ? La question mérite plus que jamais d’être posée après les éclairages de certains chefs de village et conseillers dans ce qu’il convient d’appeler la marche du 25 avril 2016. En effet, dans la matinée du lundi, 25 avril 2016, des marcheurs, à la solde d’un groupe de gens, ordonnaient, sous le couvert de la lutte contre la spéculation foncière, une expédition punitive sur la mairie de la petite localité et sur certains biens appartenant à des particuliers causant des dégâts matériels très importants.
Ces vandales présentaient l’édile de la commune comme étant le principal cerveau de la spéculation foncière qui ronge cette localité distante de 80 kilomètres de Bamako. Depuis lors, la justice a décidé de sévir en procédant à des arrestations occasionnant toutes sortes de commentaires. Pour tenter de voir clair, nous avons approché certains chefs de village et leurs conseillers dans la commune.
De ces témoignages, il ressort que Amara Diakité n’a aucune responsabilité dans ce qui se passe comme spéculation foncière dans cette petite commune. Des chefs de village précisent qu’ils sont les seuls responsables des ventes de terres constatées dans la localité. Victime donc d’une cabale ? On peut l’affirmer quand on sait le maire Amara Diakité a mis la main à la poche pour secourir certaines personnes qui voulaient céder des terres pour subvenir à certains besoins urgents.
Ces témoignages sont corroborés par des démentis cinglants de certains chefs de village. C’est le cas des chefs de village de Zantiguila dont l’un soutient que : «Ceux qui sont à la base de cette fronde ne veulent pas sentir des étrangers dans la commune comme Amara. Je rappelle que Amara a été élu par toute la commune. Le bon sens aurait voulu qu’ils s’en ouvrent aux autorités traditionnelles avant d’entreprendre quoi que ce soit. Nous nous sommes toujours consultés entre autochtones ici pour vendre des terres. Amara Diakité n’intervient que lorsque qu’on le démarche pour nous établir des documents. Donc, je m’inscris en faux contre les allégations qui font croire que c’est lui qui a vendu des terres» a déclaré le chef de village de Zantiguila.
Pour sa part, le conseiller Barou Sakané a révélé que ceux qui sont à la base de cette marche ont eux-mêmes vendu des centaines d’hectares de terres pour s’acheter des motos et autres moyens de déplacement. « Ils s’en sont injustement pris à des biens privés qui n’appartiennent pas au maire. Certains des frondeurs ne sont mêmes pas de notre commune. Nous n’avons pas connu Amara Diakité comme spéculateur foncier. Nous étions à la rencontre avec le ministre Bathily. Mais nous n’avons pas voulu réagir par respect au ministre» a-t-précisé. Même son de cloche à Korokoro où le chef de village, Séry Coulibaly, affirme que ceux qui s’agitent pour cette question sont les champions en la matière.
«Nos terres n’appartiennent pas au maire. Ce sont nos terres et nous avons le droit d’en faire ce que nous voulons. Ceux qui sont en prison sont les premiers spéculateurs ici. Mais lorsque nous en avons vendu, ils s’y sont opposés et s’en sont pris aux bornes de délimitation sur ces espaces. Choses que nous avons dénoncées devant qui de droit. Personne d’autre ne peut venir vendre nos terres ici, fut-il maire. Amara n’a à rien avoir dans cette affaire. Il n’a pas vendu un seul mètre carré» a insisté le chef de village de Korokoro. Dans son récit, le chef de village de Markacoungo, N’fa Souleymane Sissoko, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour démonter les allégations contre Amara Diakité : «Il y a eu beaucoup de bruit autour de ce sujet.
Mais, une fois de plus, je les démens catégoriquement. Le maire qui a vendu des terres ici, c’est plutôt un de nos jeunes frères, Nouhoum Sissoko, qui était à la tête de la municipalité. Je pense que je l’ai dit quand le ministre des domaines est venu chez nous ici. Amara travaille avec tous les chefs de village et je n’ai aucune preuve qu’il a vendu. Chacun répondra de ses actes devant Dieu. Donc, il n’est pas bon de mentir sur des gens parce que tu ne les aimes pas. Les affrontements ne vont nous amener nulle part. Je demande de la retenue à ceux qui manifestent» a conclu le chef de village de Markacoungo.
Pourquoi donc tout ce bruit autour d’un problème qui n’existe pas ? Dans la commune certaines mauvaises langues soutiennent que Amara Diakité est victime d’un complot politique visant à le discréditer dans la perspective des prochaines communales.
A suivre
Yaya Samaké