Pour tous les spécialistes, les difficultés des Forces armées maliennes (FAMa) face aux terroristes sont avant tout les conséquences d’une infiltration.
Pour des montants variant entre 2000 et 3000 euros, de jeunes ressortissants des régions du Nord au sein de l’armée renseignent des organisations jihadistes sur les mouvements des troupes régulières.
C’est pourquoi, "suite à l’attaque complexe qui a ciblé ses casques bleus le 18 mai au nord d'Aguelhok, dans la région de Kidal, la Minusma a immédiatement ouvert une enquête interne pour faire toute la lumière sur les circonstances de cette attaque".
Il y a quelques jours, l’armée malienne a perdu à Gao le médecin militaire de la région de Kidal, assassiné de trois balles dans la tête à son domicile. Avant lui, elle avait enregistré l’assassinat d’un vaillant officier en la personne du colonel Salif Baba Daou, commandant adjoint de la région malienne de Gao.
Il a été victime d’une double attaque : son véhicule a d’abord sauté sur une mine, ensuite des terroristes ont ouvert le feu sur lui. Il a été surtout victime de taupes au sein des troupes régulières qui informent de jour comme de nuit le jihadiste Mohamed El Mansour des mouvements de l’armée ainsi que des forces étrangères.
Des militaires présents à Gao nous ont confirmé leur soupçon sur des éléments de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui travaillent avec l’armée et qui étaient présents au moment du départ du colonel Daou, tombé dans un guet-apens alors qu’il avait changé à la dernière minute l’heure de son départ ainsi que son itinéraire. Nos militaires présents à Gao espèrent qu’on pourra mettre hors d’état de nuire les complices d’El Mansour, en retraçant leurs communications.
L’infiltration des FAMa est confirmée par des officiers des forces étrangères qui se disent elles aussi victimes des taupes. "Suite à l’attaque complexe qui a ciblé ses casques bleus le 18 mai au nord d'Aguelhok, dans la région de Kidal, la Minusma a immédiatement constitué une équipe d’enquête interne pour faire toute la lumière sur les circonstances de cette attaque", a annoncé samedi l’organisation onusienne au Mali.
"L’attaque a été faite grâce à des complicités. Des gens proches de nous ont communiqué nos positions, notre itinéraire. Ça, c’est très clair", a estimé une source militaire africaine au sein de la force de l’ONU.
"A cause de sommes variant entre 2000 et 3000 euros, des jeunes ressortissants des régions du Nord au sein de l’armée livrent des informations aux organisations jihadistes", un expert des questions sécuritaires.
La méfiance est désormais de mise au sein des troupes reconstituées.
A.M.C
Source: L'Indicateur du Renouveau