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BAKARY DIAMBOU, PORTE- PAROLE DE YELIMANE DAGAKANE : «Nous n’avons jamais demandé aux populations de ne pas payer l’impôt, mais nous réclamons la suppression de la contribution volontaire de 1987»
Publié le lundi 23 mai 2016  |  L’Inter de Bamako




Jadis paisible, la ville de Yélimané est en proie à une incompréhension terrible entre les élus et les populations regroupées au sein d’une association qui juge inacceptable le payement d’une contribution volontaire qui devrait prendre fin en 1990. Alors que du côté des élus, on pense le contraire. Si le gouvernement ne prend pas le taureau par les cornes, cette crise risque de prendre une nouvelle tournure dont les conséquences seront ressenties au-delà de Yélimané.
Depuis le mois de novembre 2015, la tension est montée d’un cran dans la ville de Yélimane, où l’entente entre la diaspora et les enfants restés au bercail a permis à la ville d’amorcer le développement à travers le financement des projets de développement par leurs enfants établis à l’extérieur.
Mais si on ne prend pas garde, la crise née d’un déficit de communication entre les élus et la population va prendre une autre dimension dont la gestion sera difficile voire impossible par le gouvernement. On s’étonne d’ailleurs du silence du gouvernement face à cette situation qui prévaut dans une zone où l’Etat n’a rien fait pour le bien être des populations. Tous les grands travaux réalisés dans le cercle de Yélimané ont été exécutés sur fonds propres de la diaspora.
Profitant de son déplacement dans la commune de Soroma, l’honorable Oumar Mariko s’est rendu à Yélimané, où il a assisté les 17 et 18 mai à deux assemblées générales d’informations. Le premier avec les responsables de l’association Yélimané Dagakané et le second avec les chefs de villages. Elles ont permis à la délégation conduite par Dr Oumar Mariko de mieux cerner la crise qui secoue Yélimané.
Pour le porte-parole de Dagakané, Bakary Diambou, leur lutte n’est pas dirigée contre personne mais un combat contre l’injustice qui frappe depuis des années la population de Yélimané. Il a battu en brèche l’argument de leurs adversaires qui font croire à l’opinion nationale et internationale qu’ils ont demande aux populations de ne pas payer l’impôt.
Non loin de là, dira le porte- parole de Dagakané. «Nous n’avons jamais demandé aux populations de ne pas payer l’impôt, mais nous réclamons la suppression de la contribution volontaire de 1987», déclara le porte-parole de Dagakané. Il soutient que le devoir de tout bon citoyen est de s’acquitter de ses taxes et impôts sans lesquels l’Etat ne pourra rien entreprendre en matière de développement durable.
Selon Bakary Diambou, la contribution volontaire de 1.000 FCFA devrait prendre fin en 1990. Il explique que les populations se sont engagées à payer cette somme sur trois ans. Donc, l’impôt per capita qui était fixé à 1.135 FCFA, s’est greffé la contribution volontaire. Dans ces conditions, chaque imposable devait payer 2.135 FCFA. La somme perçue sur la contribution volontaire a servi à construire le pied-à- terre.
Ce que les femmes et les hommes de Yélimané n’arrivent pas à comprendre est le fait que malgré le payement de cette contribution volontaire de 1.000 FCFA de 1991 à nos jours, aucune réalisation n’a été faite par cet argent et le payement continue. C’est la raison fondamentale de leur mécontentement contre leurs élus qui, selon eux, n’ont rien entrepris auprès des autorités pour supprimer la contribution volontaire censée prendre fin en 1990. Ils accusent leurs élus d’être de connivence avec les autorités administratives de la région de Kayes à continuer à encaisser l’argent de la contribution volontaire.
Selon eux, le député Mamadou Awa Gassama a battu campagne en 1997 sur le slogan de la suppression de la contribution volontaire. Le porte- parole reconnaît que le député a cherché à connaître la destination de la contribution volontaire. Il soutient que le député a déclaré que l’argent de la contribution est partagé entre les autorités administratives et politiques de la région de Kayes.
Selon lui, Mamadou Awa Gassama a refusé les 5 millions de l’appui au député dans le partage des 45 millions de la contribution volontaire. Toujours selon le porte-parole, le député a tenu à dire qu’en prenant cet argent, c’est comme s’il a sucé le sang de ses parents. Mais ce qu’ils reprochent à leur honorable, c’est son silence et l’arrogance avec laquelle il s’adresse à ses électeurs. Ils le considèrent aujourd’hui comme un homme qui ne se bat pas pour le développement de sa localité mais pour son propre intérêt.
La population accuse le député de ne pas tenir parole. Non seulement, il n’a pas mis fin au payement de la contribution volontaire, mais il s’est allié avec l’administration pour soutirer de l’argent à sa population. C’est cette volte-face de leur élu que la population de Yélimané n’arrive toujours pas à comprendre.
Du côté du député, il a déclaré, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le 14 mai à la Maison de la presse, que c’est une loi votée en 2006 qui fixe les Taxes pour le développement régional et local (TDRL) pour chaque cercle du Mali.
La loi fixe les TDRL de Yélimané à 2.135 FCFA. Ce que démentent les responsables de Dagakané qui pensent que la population de Yélimané continue de payer les 1.000 Fde 1987. D’autant plus que le même Gassama a battu encore sa campagne en 2013 sur la suppression de la contribution volontaire.
Après avoir écouté les responsables de Dagakané, la population et les chefs de village, le député Oumar Mariko a appelé la population à l’apaisement en entendant d’y voir clair dans cette affaire.
Yoro SOW, envoyé spécial
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