Les partis de l’opposition et plusieurs associations ont battu le pavé le samedi 21 mai pour dénoncer l’incapacité du régime actuel à faire face aux vrais problèmes de la nation notamment l’insécurité, la corruption, le favoritisme et l’immixtion de la famille présidentielle dans la gestion des affaires du pays. Face à cette incapacité du régime actuel, les partis de l’opposition par la voix de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, ont remis un carton rouge au Président IBK et son gouvernement. Ils ont également réclamé des assises nationales pour la refondation de l’État et le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale.
A l’appel des partis de l’opposition et des associations, des milliers de Maliens sont descendus dans la rue pour dénoncer la mauvaise gouvernance, l’insécurité, la corruption et l’implication de la famille présidentielle dans la gestion du pourvoir. Des leaders de l’opposition comme Soumaila Cissé, président de l’URD et chef de file de l’opposition, Tiébilé Dramé, président du Parena, Seydou Martin Diawara, président du Parti Lumière pour l’Afrique et d’autres présidents des partis de l’opposition ont répondu présents.
Les marcheurs ont quitté la place de la liberté pour se rendre au monument de l’indépendance. Des jeunes, des femmes et des vieux qui ont pris part à la marche réclament des changements dans la gouvernance.
Dans son adresse à la foule, le chef file de l’opposition, Soumaïla Cissé a rendu un vibrant hommage aux victimes civiles, militaires du Mali et de l’étranger des violences et des actes terroristes, présenté les condoléances les plus attristées aux familles des disparus et souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Pour Cissé, l’objectif de cette marche est de rappeler au président IBK et à son gouvernement que les Maliens ne sont pas satisfaits de la gestion du pays : « Nous sommes là parce que ça ne va pas ! Et pourtant nous avons alerté ! Sans cesse alerté ! Oui nous avons toujours dénoncé toutes les dérives qui caractérisent la gouvernance de notre pays ! Et pour toute réponse nous avons eu le mépris des autorités et la diffamation publique nous avons été traités d’apatrides, de ‘’ hassidi’’ » !
Parmi les problèmes que les Maliens sont confrontés aujourd’hui, Soumaila Cissé a cité l’insécurité, la mauvaise gouvernance, la corruption, le favoritisme et l’association de la famille présidentielle dans la gestion du pays : « Notre Mali est en terribles souffrances sociales, en persistantes déviances affairistes, en misères économiques grandissantes et en méfiances inquiétantes de la communauté internationale et des investisseurs.
Plus de 30 mois d’immobilisme, voire de recul ont anéanti l'espoir, le bonheur et l'honneur tant promis.
Or, notre peuple n’aspire qu’à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage. C’est pourquoi nous avons invité les Maliennes et les Maliens de tous bords, ce matin (samedi) à « la Marche pour le Mali », pour faire entendre le cri de désespoir de notre peuple, le cri du peuple est notre cri à tous et c’est ensemble que nous devons désormais nous engager au chevet de notre pays pour le bien-être des populations, au-delà de tous les clivages politiques, dénoncer non seulement les dérives du régime mais aussi et surtout…. ». Pour Soumi, face à tous ces problèmes, le président IBK et son gouvernement méritent le carton rouge.
Le chef de file de l’opposition a aussi annoncé que le 12 avril 2016, les partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique ont décidé solennellement de se retirer du cadre de concertation entre le ministre de l’Administration Territoriale et les présidents des partis politiques pour ne plus s’associer à une quelconque concertation qui ne prend pas en compte les vrais problèmes politiques et institutionnels du pays.
Concernant l’accord d’Alger, Soumaila Cissé a dit ceci : « Douze mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le gouvernement est toujours au stade de tâtonnement et de tergiversation là où il a pris des engagements explicites ».
A la fin de la marche, les partis de l’opposition ont exigé au gouvernement des assises nationales pour la refondation de l’État, le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale, la fin de la dilapidation des ressources publiques, l’emploi pour les jeunes, une meilleure dotation des FAMAS pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens.
Ils ont également demandé aux autorités actuelles une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA, un allègement de la souffrance quotidienne des ménages, la fin de la gestion patrimoniale l’État.
Les opposants exigent aussi une meilleure présence de l'État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration...) sur toute l'étendue du territoire national et le retour au dialogue pour contenir un malaise social grandissant. Dans tous les cas, cette première marche de l’opposition qui intervient après celles de la CSTM est un signal fort pour le régime d’IBK.
Y. Doumbia
Ils ont dit…
« Nous sommes dans la rue parce que le pays est mal gouverné », dixit Seydou Diawara dit Martin
Après cette forte mobilisation lors de la marche de l’opposition, le président du parti lumière pour l’Afrique (PLA), Seydou Diawara dit Martin a annoncé que cette marche est une étape. Selon lui, d’autres activités suivront cette marche si le président IBK et son gouvernement ne réagissent pas face aux besoins des Maliens, particulièrement l’emploi des jeunes et l’équipement de nos militaires : « Nous sommes dans la rue parce que le pays est mal gouverné et tous les Maliens sont interpellés à prouver leur patriotisme. Selon lui, ce gouvernement est inapte à diriger le Mali. Après trois ans de pouvoir, le président et son gouvernement tâtonnent toujours. Le problème de Kidal reste sans solution et les 200 000 emplois promis pour les jeunes n’ont toujours pas été réalisés. « Nous demandons à tous les Maliens de nous rejoindre pour qu’ensemble nous puissions changer les choses. Cette marche est de montrer au président que nous sommes là. Si les choses ne changent pas, nous allons mener d’autres activités pour que nos doléances soient prises en compte».
« Le président IBK doit écouter les souffrances des Maliens », dixit Tiéblé Dramé
Pour le président du Parena, Tiébilé Dramé, le peuple malien souffre de la cherté de la vie, souffre de la mauvaise gouvernance. Selon lui, il est temps pour IBK d’écouter les appels des Maliens : « le président IBK doit écouter les souffrances des Maliens. Il est temps que les choses changent car le peule n’en peut plus. Malgré ces problèmes, le président fait de sourdes oreilles. Il n’écoute pas les conseils de personne. Cette marche est un avertissement ». Pour le président du Parena, cette attitude du président IBK et son gouvernement est un manque de respect vis-à-vis du peuple malien qui l’a élu il y a trois ans.
Y. Doumbia