- deux partis alliés se désolidarisent -le ballon d’essai d’une stratégie de déstabilisation du pays au mois de jeûne n’a pas trouvé l’aboutissement escompté ; -les exploitants de sable de Tiènfala, des pauvres femmes et jeunes désœuvrés embarqués dans les SOTRAMA moyennant argent pour grossir les rangs de l’opposition
L’opposition malienne dite démocratique était dans la rue samedi pour dénoncer, pense-t-elle, la mauvaise gouvernance du président IBK au pouvoir il y a tout juste trente et deux mois. Elle reproche entre autres au régime la « mauvaise gestion du Nord, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, la dilapidation de nos maigres ressources… », Peut-on lire dans la déclaration de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition qui a également éreinté le pouvoir en ces termes : « Notre Mali est en terribles souffrances sociales, en persistantes déviances affairistes, en misères économiques grandissantes et en méfiances inquiétantes de la communauté internationale et des investisseurs » et de continuer : « Les populations s’interrogent…sur l’Etat et ses démembrements (l’éducation, la santé, la justice, l’administration…) ».
Il est évident que ladite marche a été révélatrice de la divergence, voire de la fissure dans son camp, composé de l’axe du Bien abritant PS YELEN KOURA ET PRVM-FASO KO qui se sont démarqués de leurs alliés au nom du Mali et l’axe du Démon regroupant les partis politiques comme l’URD, FARE ANKA WILI, PARENA, PDES et autres.
Il faut être complètement inconséquent pour ne pas y voir les manœuvres politiques peu honnêtes et la récupération politique faite aux griefs énumérés. En effet, les « souffrances sociales », les « déviances affairistes », les « misères économiques » ne sont que la résultante de deux décennies de gestion calamiteuse du pays par les acteurs enregistrés dans les rangs de la horde de l’opposition. L’honnêteté politique devrait leur imposer le devoir de se confesser et de ne pas condamner IBK pour des crimes commis par des flibustiers politiques qu’ils sont.
Ensuite, l’argument fallacieux présenté par Soumaïla Cissé selon lequel la Communauté Internationale et les investisseurs se méfieraient du régime à cause de la prétendue mauvaise gestion est infirmé par les déclarations des partenaires techniques et financiers eux-mêmes. D’abord, le Mali a été félicité aux assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International à Lima, au Pérou du 04 au 12 Octobre 2015, pour sa performance. Puis, en 2016 lors d’une mission du Fonds Monétaire International dirigée par Lisandro Abrego, qui a eu une discussion avec les autorités maliennes du 04 au 19 avril à Washington DC, au titre de la cinquième revue du programme économique et financier du gouvernement appuyé par le FMI dans le cadre de la Facilité Elargie de Crédit(FEC). A l’issue des discussions, voici l’appréciation de Lisandro Abrego sur le Mali : « L’économie du Mali a continué sa forte performance en 2015. Le PIB réel a enregistré une croissance de 6%, soutenue par une forte performance dans les secteurs de l’Agriculture et des services, alors que l’inflation est restée faible à 1%. La mise en œuvre du programme économique du gouvernement, appuyé par la FEC est restée bonne et le Mali a atteint tous les objectifs quantitatifs, souvent avec des grandes marges.
Les recettes fiscales ont augmenté de 1,75% du PIB, dépassant confortablement l’objectif du programme et permettant une réduction du déficit public global à 1,8% du PIB. L’objectif relatif au solde budgétaire de base a atteint avec une marge importante conduisant à un surplus de 0,5% du PIB. D’autres objectifs du programme ont également été observés, y compris le plancher sur les dépenses prioritaires, à savoir, les dépenses sur ressources intérieures pour l’éducation, la santé et le développement social ».
Mieux, la mission a également salué les progrès réalisés, y compris au cours du premier trimestre de 2016, dans la mise en œuvre des réformes structurelles en particulier dans le domaine de la gestion des finances publiques ». Lisandro a terminé en disant que les perspectives économiques pour 2016 étaient favorables et que la croissance en PIB réel devrait rester robuste à 5,3%, tandis que l’inflation devrait rester à environ 1%.
Pour quel dessein donc l’opposition fait le black-out sur ce résultat combien positif, obtenu par l’Etat malgré la grave crise que vit le pays ?
Il faut signaler que les deux mastodontes de l’opposition agitatrice, Soumaila Cissé et Tièbilé Dramé, sont très mal placés pour parler de probité et de morale politique. Le premier vient d’être cité par un journal sénégalais dans une affaire sale de détournement de 27 milliards de francs CFA qui devraient servir à réaliser des forages dans l’espace de l’UEMOA. Encore, les maliens se rappellent les trous financiers qu’il a laissé à la CMDT et au Ministère des Finances quand il était aux affaires ; le second quant à lui, il traîne trop de casseroles dont la plus importantes demeure les détournements, les vols et corruption dont il a fait preuve dans l’organisation du Sommet France-Afrique à Bamako (voir le document confidentiel en page 4). En dépit de l’existence de tous ces linges sales, Tièbilé Dramé trouve le toupet de clamer : « c’est une marche contre la surfacturation…contre la mauvaise gouvernance… ». Une véritable farce organisée pour créer l’instabilité !
DE LA MOBILISATION PAR TOUS LES MOYENS DELOYAUX :
De sources sûres et bien introduites, il nous revient que les opposants au régime, sentant le degré de leur impopularité à Bamako, ont dépêché des centaines de SOTRAMA (transport commun) à des zones périphériques de la capitale, notamment Tienfala pour ramasser les exploitants de sable, les femmes et jeunes désœuvrés et de gonfler leurs rangs, à charge de revanche. Sur les lieux de la marche, certains d’entre eux se plaignaient même du retard du paiement de la chose convenue, car voulant regagner vite leurs localités respectives à la quête du complément de la pitance journalière. Ces murmures nous ont amenés à les interroger sur pourquoi ils marchaient. Zan Doumbia nous a confié ceci : « hey ! Moi je n’ai rien à voir avec les affaires politiques. Seulement ils sont allés nous proposer à chacun 5000 FCFA, à charge de venir juste passer le temps de la marche avec eux. Je suis là pour ça ». « La vérité s’appelle Dieu j’ignore tout des motifs de cette marche. J’ai un frère qui est de l’URD. C’est lui qui nous a demandé de sortir », a reconnu un autre qui a requis l’anonymat. On vous a proposé de l’argent c’est ça ? –bon ! Tu sais… (Sourire).
Soulignons que pour cette marche, l’opposition comptait sur des milliers de manifestants, mais n’en a eu que 10000 approximativement, et encore ! Une source proche nous assure même que Soumaila hésitait à y aller, craignant une mobilisation médiocre qui pourrait souiller son image. La même source nous révèle qu’après la manifestation où le pari de la mobilisation n’a pas été gagné, Tièbilé et Soumaila se sont vus en aparté pour combler le reste avec un écho médiatique.
LES DESSOUS DE LA MARCHE
Une analyse approfondie des motifs évoqués par l’opposition indique que ceux-ci ne sont que des artifices, de la poudre aux yeux du citoyen afin de le transformer en instrument et l’utiliser à des fins politiciennes. Et vous dites que l’opposition est respectueuse de la dignité humaine !
Il ne s’agit ni plus ni moins que les premiers jalons d’un grand projet de déstabilisation envisagée dans quelques semaines.
Nos sources nous révèlent que l’opposition, par cette marche, jauge d’abord sa capacité de nuisance avant le véritable moment, la der des ders qui est fixée au 10 juin prochain qui coïncide avec le mois de jeûne. En attendant, elle fait tout pour rendre difficile l’accès au sucre et aux produits de première nécessité aux musulmans afin de mieux rallier ceux-ci à sa cause et le jour de la manifestation, on demandera au président de la république de s’expliquer sur l’Avion et les affaires d’équipements militaires avant de réclamer son départ du pouvoir.
Les slogans des marcheurs du samedi dernier le présagent : «s’ils ne peuvent pas, qu’ils quittent le pouvoir ! »
De surcroît, certains passages des discours prononcés par les haruspices politiques sont assez révélateurs. D’abord, « est-ce que vous êtes prêts à revenir demain ? », interrogeait Tièbilé Dramé, avant d’ajouter : « Quand le peuple est mécontent, c’est comme ça qu’il démontre son mécontentement. Attention ! Le peuple est mécontent. On va dire à IBK, au gouvernement, il ne faut pas faire en sorte que le peuple se fâche ; il est mécontent aujourd’hui ».
A sa suite, Soumaïla Cissé a laissé entendre les mêmes imprécations à l’endroit du régime : « Le pouvoir doit faire énormément attention, sinon Dieu seul sait ce qui peut arriver… », a-t-il averti.
Toute chose qui conforte la récente déclaration de Bokari Tréta allant dans ce sens. Les membres du FDR, sachant qu’ils ne pourront plus jamais retrouver la confiance du peuple aux scrutins, ne veulent plus reculer devant les actes inconstitutionnels, certes, mais rebrousseront chemin devant la détermination de la jeunesse engagée et débout, qui n’a pas encore oublié l’embargo sur les armes au moment où leur propre pays était occupé et des vivres imposé sur le Mali par la CEDEAO, sous l’instigation du FDR, actuelle opposition.
ABDOUL NIANG