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Jumelage entre les 2é cycles des écoles de Sokoura et Massakana-Ouori : Abdoulaye Pona, un parrain très ému
Publié le lundi 23 mai 2016  |  L’enquêteur




Le lancement des premières activités du jumelage entre deux seconds cycles des écoles de Sokoura et Massakana-Ouori, a eu lieu le dimanche 15 mai dernier dans la cour de l’école de Massakana, sous l’égide du préfet du cercle de Bankass, Boubacar Kané. Cette cérémonie historique avait comme parrain, Abdoulaye Pona, un natif de Ouori-Marka et non moins président de la Chambre des Mines du Mali. Pour réussir cet événement le patron des miniers du pays était accompagné d’une forte délégation composée d’élus de la nation, des géologues séniors, des ingénieurs, des hydrogéologues, entre autres.

«Mon retour aujourd’hui dans mon village natal après 32 ans d’absence est historique ! C’est comme si je venais de faire le pèlerinage. Avant, nous, pour aller à l’école, nos parents n’acceptaient jamais. Mais aujourd’hui, moi je suis très surpris de venir trouver des écoles qui ont été construites. Je suis très honoré d’être le parrain de ce jumelage.Chapeau aux populations de la Commune de Sokoura ! », a laissé entendre M. Pona, très ému, à l’entame de ses propos. Il a rendu un hommage appuyé aux premiers enseignants de la contrée notamment feu Joseph Yaro (dont l’école de Bankass porte le nom) et au premier élève ayant fréquenté l’école de Massakana, feu son grand frère Seydou Pona. Il invitera ensuite les populations à la réconciliation et au vivre-ensemble : « la cohésion sociale est extrêmement importante. S’il y a l’attente on peut tout réussir ».D’où tout le sens de l’organisation de cette importante cérémonie de jumelage, qui tire son origine d’un besoin pressant d’intégration des élèves des différentes écoles de ladite localité. Ce jumelage interscolaire vise à créer des conditions d’intégration socioculturelle et linguistique entre les enfants du même terroir mais, aussi et surtout leur apprendre l’acception de la différence, leur ouvrir le cœur aux atouts et avantages de la convergence ; des enfants unifiés dans leurs différences et dans leurs diversités pour l’essor économique du pays. Une manière pour les enseignants du cercle de Bankass de tisser les soubassements de la paix et de la cohésion sociale. Car, aujourd’hui, cette zone est en proie à des crises intercommunautaires.



L’initiative est saluée par le chef de village de Massakana – Ouori, Tahirou Pona. Quant au maire de la Commune rurale de Sokoura, Salia Sénou, il a tenu à saluer et à féliciter le parrain, au nom des 47 mille âmes de sa Commune,pour son dévouement et son patriotisme. «Ce geste prouve à suffisance que vos hautes responsabilités à Bamako n’a pu vous séparer de votre milieu. », a martelé M. Sénou.

Quant au Directeur du second cycle de Massakana M. Drissa Arama, prenant à témoin Amadou Hampaté Bah, un autre fils du terroir, il se dit convaincu que c’est « la diversité des couleurs qui fait la beauté d’un tapis ». Une sagesse qui sied bien avec cette cérémonie de jumelage selon lui. C’est pourquoi, il a lancé ce beau message à ses apprenants : « chers enfants, votre diversité est pour vous non seulement une beauté mais une richesse inestimable c’est à cela que nous travaillons c’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui ; pour que vous vous connaissiez en amis et en frères au-delà des relations existantes qui nous sont communes. Chers parents, chers enseignants, chers élèves, ici naîtra sûrement des amitiés qui continueront dans un lointain futur ! »A l’en croire, ce jumelage est la continuité des cours dispensés dans les classes car l’école n’est pas que l’apprentissage du contenu des livres mais de toutes la vie à travers les autres.

Le représentant du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Sokoura, Mamadou Kané a rappelé que le second cycle de Sokoura compte 206 élèves dont 122 garçons et 84 filles pour six enseignants et celui Massakana- Ouori en dénombre 217 dont 125 garçons et 92 filles pour seulement quatre enseignants. « Malgré les difficultés, le CAP de Sokoura progresse d’année en année grâce à l’abnégation du personnel et l’appui des partenaires. » a-t-il souligné. Comme difficultés, il citera l’insuffisance notoire d’enseignants, l’insuffisance de salles de classe, de matériels didactiques, de formation continue, le manque de motivation pour les enseignants ; le manque de bibliothèques ; des écoles non clôturées ; la déperdition scolaire, le mariage précoce, le poids des travaux ménagers, etc. Pour pallier ces difficultés, le parrain, Abdoulaye Pona, a offert aux deux écoles des matériels didactiques d’une valeur de plus d’un million. Un geste salué à sa juste valeur par le préfet M. Kané et l’honorable Adama Paul Damango (député élu à Bankass et membre de la Commission éducation de l’Assemblée Nationale), qui ont tenu à féliciter vigoureusement l’enfant du terroir. Au cours de cette cérémonie, l’assistance a eu droit à des séances de chorégraphie, à des imitations d’artistes, des sketchs sur l’abandon scolaire et sur la pénurie d’eau dans les villages de la Commune de Sokoura. Toute chose qui impacte négativement sur le développement local. A noter que cet événement historique qui a regroupé toutes les autorités administratives et coutumières de ladite localité a été couronnée par des manifestations culturelles dont la course et la parade des chevaux, la prestation des masques dogons communément appelé ‘’nabadji’’ et un match gala de football a mis un terme à cette première édition de ce jumelage.

Aliou Badara Diarra, envoyé spécial

Abdoulaye Pona à Massakana-Ouori





Les populations célèbrent le retour triomphal de l’enfant prodige après 32 ans d’absence :

S’il est vrai que nul n’est prophète en son pays, ce n’est visiblement pas le cas du Président de la Chambre des Mines du Mali, Abdoulaye Pona, qui, de retour chez lui, le vendredi 13 mai 2016, à Massakana-Ouori dans la Commune rurale de Sokoura a eu droit à un accueil triomphal digne d’un prince. Massakana-Ouori est une localité située dans le cercle de Bankass à la frontière Mali – Burkina Faso. Dans cette partie du Mali cohabitent Dogon, Dafing, peulh et autres populations voltaïques.

Venu pour le parrainage de la cérémonie de jumelage des deux écoles de la Commune de Sokoura, l’accueil réservé à l’enfant du terroir Abdoulaye Pona, non moins président de la chambre consulaire des Mines du Mali et à sa délégation, se passe de tout commentaire. Des notabilités et autorités coutumières de tous les villages environnants, plusieurs dizaines de cavaliers disciples de l’érudit Sékou Salah Karembé, des motards et des milliers de jeunes et femmes sont sortis massivement pour lui réserver un accueil digne d’un roi. Un geste qui n’a pas laissé indifférent l’enfant prodige d’Ouori-Marka. « Je suis sous le choc de l’émotion »reconnaît-il. « C’est ce village qui m’a vu un jour des années 1950.’ En 1960, j’ai quitté cette contrée à dos d’âne pour traverser tout le Séno pour aller atterrir à Mopti. Je me rappelle bien, le jour où je suis arrivé à Mopti, c’était le même jour ou les français avaient commencé à plier leurs bagages pour quitter notre territoire sous l’égide de feu le président Modibo Keita. Nous venions d’avoir notre indépendance. Nous fûmesles premiers élèvesde l’indépendance à aller à l’école ».

Qui dit mines dit développement…

Aujourd’hui, le Mali est considéré comme un scandale géologique parce que nous avons des richesses un peu partout et je crois que notre cercle ne peut pas être absent à ce rendez-vous. Pour marquer ce retour historique, le président de la Chambre des Mines du Mali, M. Pona n’est pas venu bras ballant. Il avait en poche des projets pour le cercle de Bankass. Pour leur réalisation, il s’est fait accompagner de deux éminents géologues et de deux ingénieurs hydrogéologues pour constater de visu les potentialités d’investissement dans la zone.L’objectif est bien attendu de faire de la géologie dans la contrée ; autrement dit voir les substances que contient le sous sol qui puissent contribuer à développer la zone. Pour cette première phase de recherche les résultats sont encourageants. Selon le géologue sénior Hamidou Touré, la zone regorge de beaucoup de bauxite et de fer. Autrement dit, l’espoir est permis pour les populations du Séno en plus de ces minerais l’existence du pétrole notamment le bloc 5 du pétrole. Le développement énergétique est en marche.

Quant aux ingénieurs hydrogéologues, ils ont ciblé des points pour des forages afin de permettre aux populations d’avoir de l’eau potable.



BANKASS et la menace terroriste

Les mises en garde du préfet Kane…

Au moment où nos autorités s’activent sans relâche pour le retour de la paix et la réconciliation entre tous les Maliens, une tension intercommunautaire couve dans cette localité du cercle de Bankass. Certains peulhs sont soupçonnés d’être des disciples du grand terroriste Amadou Kouffa. Le préfet Boubacar Kané a profité de la cérémonie de jumelage des seconds cycles de Sokoura et Massakana-Ouori pour mettre en garde les ennemis de la paix qui attisent la haine entre les différentes communautés.

L’opération Séno a été salutaire car les ennemis avaient commencé à investir les forêts du cercle de Bankass. Grâce à la détermination de nos Forces Armées et de Sécurité ayant pris position dans la zone, ces terroristes en ont été chassés. La quiétude et la sérénité commencent à s’installer dans le cercle. Aujourd’hui, Bankass a besoin de renforcer cette stabilité et la confiance entre les populations et l’Etat après l’attaque terroriste perpétrée dans le village d’Ouenkoro qui a coûté la vie à un gendarme. Aujourd’hui, l’administration et les services sociaux de base sont à Ouenkoro et fonctionnent correctement. Le retour du sous-préfet est prévupour très prochainement.

ABD
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